Une vingtaine de figures du régime de l'ancien président tchadien Hissène Habré ont été condamnées mercredi à des travaux forcés allant de cinq ans à perpétuité par la cour spéciale criminelle siégeant depuis trois mois à N'Djiamena, la capitale tchadienne.
Les dirigeants de l'ex-Direction de la documentation et de la sécurité (DDS, police politique de Habré) sont condamnés pour des faits d'assassinats, tortures, séquestrations, détentions arbitraires, coups et blessures volontaires, cours et blessures mortels et autres actes de barbarie.
Ils doivent également payer solidairement la somme de 75 milliards F CFA (environ 150 millions USD) aux 7.000 parties civiles, au titre de dommages-intérêts.
La cour a déclaré l'Etat tchadien civilement responsable et l'a enjoint de supporter les 50% de cette condamnation pécuniaire.
Elle a, par ailleurs, ordonné l'édification d'un monument au charnier de Hamral-Goz (au nord de la capitale) en la mémoire des milliers des victimes de Habré, et l'érection de la prison de la DDS en un musée.
Quatre accusés, dont Toké Dadi, le dernier directeur de la DDS, ont été déclarés non coupables et acquittés par la cour.
Hissène Habré a été inculpé le 3 juillet 2013 de crimes de guerre, crimes contre l'humanité et torture par les juges d'un tribunal spécial siégeant à Dakar, capitale du Sénégal, où il vit il y a près de vingt-quatre ans.