Les partis politiques d'opposition de la RDC ont appelé le président Joseph Kabila à organiser un dialogue national inclusif pour résoudre la crise qui prévaut actuellement en République démocratique du Congo (RDC) avant d'aller aux prochaines élections programmées par la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Ces partis politiques se sont ainsi exprimé au sortie d'un entretien avec le président Kabila au Palais de la Nations à Kinshasa en prévision de dialogue national qui sera organisé dans les prochains jours.
Clément Kanku, député national et président du Mouvement pour le Renouveau (MR), a déclaré jeudi avoir demandé au président Kabila de rassembler tout le monde, surtout l'opposition politique, afin d'avoir un dialogue inclusif.
"L'une des choses que nous avons dites au chef de l'Etat, et nous avons trouvé que lui-même était engagé dans ce sens-là, c'est le respect de la Constitution de la République", a-t-il indiqué.
La déclaration de M. Kanku a été soutenue par le président du Bundu Dia Kongo (BDK), Ne Muanda Nsemi, ainsi que Justin Bitakwira, président du groupe parlementaire UNC et Alliés.
A l'instant, deux grands partis politiques d'opposition ont refusé des consultations avec le président de la République. Il s'agit de l'Union pour la Nation congolaise (UNC) de Vital Kamerhe et de l'Union pour la démocratie et le Progrès Social (UDPS) d' Etienne Tshisekedi, qui ont demandé la médiation de la communauté internationale.
"Le chef de l'Etat serait prêt à confier une mission de bons offices à Martin Kobler, chef de la Mission de l'ONU pour la Stabilisation du Congo (MONUSCO) pour inviter les réticents", a déclaré vendredi le porte-parole de la Coalition pour le vrai dialogue (CVD) Steve Mbikayi, après son entretien avec le président Kabila.
Pour le président du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), Azarias Ruberwa, vu le problème que le pays est en train de traverser, les élections peuvent être renvoyées en 2017 et 2018.
"Raisonnablement, il n'est pas possible de tenir un tel cycle électoral. D'abord par rapport au facteur temps et budget, mais aussi par rapport aux tensions résultant de toutes ces élections qui peuvent causer d'énormes crises", a argumenté M. Ruberwa.
D'après certaines sources de la présidence, les consultations nationales continuent au Palais de la Nation et beaucoup d' opposants sont disponibles pour venir "dire les choses" au président de la République.
La MONUSCO multiplie les efforts pour aider à l'ouverture du dialogue. Le 2 juin, le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU en RDC, Martin Kobler, a reçu une délégation de l'UDPS, un des partis de l'opposition influents dans le pays.
"Si la MONUSCO était sollicitée pour une médiation entre acteurs politiques et sociaux, elle n'hésiterait pas à offrir ses bons offices", avait déclaré M. kobler le 27 mai.
En février dernier, l'UDPS avait remis à la mission onusienne un mémorandum sollicitant ses bons offices.
"L'UDPS a ciblé Martin Kobler comme potentiel médiateur du dialogue national entre la majorité, les partis politiques et les forces sociales pour la simple et bonne raison que cette recommandation est consignée dans l'Accord-Cadre d'Addis Abeba, signé par la RDC (...) en février 2013", a déclaré à Xinhua un membre de l'UDPS qui a requis l'anonymat.
Selon l'UDPS, sa participation au dialogue est conditionnée par des préalables, notamment de l'exigence d'un médiateur neutre, l'examen du contentieux électoral de 2011, l'adoption d'un calendrier électoral consensuel, un audit externe du fichier électoral, et la libération des prisonniers politiques.