Le président congolais, Dénis Sassou Nguesso, a lancé mercredi à Brazzaville, une série de consultations à l' endroit des forces vives de la nation, en vue de trouver des solutions aux questions politiques et institutionnelles nationales.
Au cours de ces consultations qui s'étendront jusqu' à la semaine prochaine, le chef de l'Etat congolais recevra tour à tour les dirigeants des partis politiques, des acteurs de la société civile et des responsables des confessions religieuses, des dirigeants des institutions constitutionnelles et des personnalités.
Plusieurs questions sur la vie et l' avenir politique et institutionnelle du Congo seront au menu de ces rencontres, au nombre desquelles, celle sur le changement ou non de la constitution de 2002, qui divise la classe politique congolaise depuis près de deux ans, ainsi que celle sur la tenue d' un dialogue politique inclusif avant les présidentielles de l'an prochain.
Pour le chef de file des partis du centre, Jean Michel Bokamba Yangouma, les questions du Congo ne peuvent pas trouver des solutions en dehors du dialogue, rien au Congo ne peut se traiter sans le dialogue.
"Au Congo, les questions de violences et tout, découlent toujours de la question électorale, et c'est pour cela que, lorsqu' on constate qu' il y a un débat sur la gouvernance électorale, il faut que les congolais s'asseyent, traitent sereinement de ces questions, parce qu' il ne s'agit pas des questions d'un individu mais des questions nationales", a-t-il indiqué à la fin de son entrevue avec le président Sassou Nguesso.
De son côté, le président de l' union pour la république (UR), un allié de la majorité, Benjamin Bounkoulou, a pensé que le moment est enfin arrivé pour que le président de la république organise ce dialogue institutionnel pour aborder les problèmes de fonds.
Selon lui, ces consultations vont permettre aux forces vives de la nation de débattre des grandes questions concernant l' avenir des institutions du pays, la préservation de la paix et des acquis du Congo depuis la fin de la guerre de 1997, la mise en place des institutions démocratiques qui tiennent compte de l' évolution du monde et du contexte actuel de notre pays.
Le secrétaire général du mouvement congolais pour la démocratie et le développement intégral (MCDDI), troisième force politique du Congo, Guy
Brice Parfait Kolélas, a réitéré l' attachement de son parti au respect de la constitution.
Selon lui, la constitution congolaise ne peut pas être changée, parce qu' elle n' offre point d' encrage juridique à son changement, cependant, elle est ouverte à une révision.
Si les partis du centre et certains alliés de la majorité présidentielle saluent la tenue de ces consultations politiques avec les forces vives congolaises, certains groupements et partis de l'opposition contestent le bien fondé de cette démarche.
Front pour l' alternance démocratique et le respect de l'ordre constitutionnel (FOCAD) a, dans un communiqué rendu public, refusé de prendre part à ces retrouvailles.
"J'ai le sentiment que le président Sassou Nguesso est dans son schéma de vouloir modifier la Constitution, par voie référendaire, afin de s'éterniser au pouvoir. Ces consultations sont ambiguës (...) il y a un agenda caché" , a déclaré Clément Miérassa, président du Parti social-démocrate congolais, un parti membre du FOCAD.
Ces partis de l'opposition, membres du FOCAD qui rejette cette proposition du chef de l'Etat, proposent par ailleurs la convocation d' un dialogue national inclusif consacré aux questions de la gouvernance électorale, un avis partagé par l'opposition modéré.
"Notre souhaité est qu' au cours de ces consultations soient évoquées les questions liées à la réforme institutionnelle, à la gouvernance électorale et au calendrier électoral" , a déclaré le président de la Convention nationale des partis républicains, Nicéphore Fylla de Saint-Eudes.