Le Conseil national de l'ordre des médecins du Burundi (CNOMB) a condamné lundi un incident survenu jeudi dernier, le lendemain du déclenchement du coup d'Etat, dans lequel des hommes armés et en uniforme ont fait irruption dans l'hôpital privé Bumerec et emporté des blessés vers une destination inconnue.
"Le CNOMB condamne avec la plus grande énergie l'incursion d' hommes en uniformes et armés dans l'hôpital Bumerec. Il condamne les actes ignobles commis au sein de cet hôpital. Le respect de la personne humaine et plus particulièrement celui des blessés inoffensifs constituent un droit inaliénable", a déclaré le Dr Gordien Ngendakuriyo, président du CNOMB.
Le Conseil a affirmé avoir constaté, au cours d'une visite dans l'hôpital lundi, beaucoup d'impacts de balles et des éclats de grenade sur les bâtiments et à l'intérieur des services, de multiples douilles à l'extérieur et à l'intérieur du bâtiment, des portes défoncées et des vitres cassées, des matériels détruits et des trainées de sang indiquant qu'il y a eu des dégâts humains.
Le CNOMB a appelé les corps de défense et de sécurité à respecter les structures de soins, et surtout à ne pas en faire un champ de bataille, à respecter les blessés et les patients admis dans les structures de soins ainsi que le personnel soignant.
Il a aussi demandé au gouvernement de mener une enquête approfondie pour identifier les auteurs des actes commis dans l'hôpital Bumerec et punir les auteurs conformément à la loi.
Bon nombre de putschistes blessés auraient été évacués dans cet hôpital, situé au sud-ouest de la capitale dans la commune urbaine de Kinindo.
Au cours des combats opposant les putschistes aux les forces loyalistes, au moins 12 personnes ont été tuées parmi les mutins et 35 autres blessés.