Le ministre djiboutien de l' Energie chargé des Ressources Naturelles, Ali Yacoub Mahamoud, a déclaré qu'il était temps d'élaborer une réponse africaine aux conséquences du changement climatique, lors d'un entretien exclusif accordé jeudi à Xinhua à l'issue de sa participation au 1er sommet Africain des Infrastructures Résilientes au Climat organisé par l'Union Africaine et qui s'est tenu du 27 au 29 avril Addis-Abeba, en Ethiopie.
Selon Ali Yacoub Mahamoud, le changement climatique représente aujourd'hui une menace grave et grandissante pour tous les pays, notamment pour les pays africains et les petits Etats insulaires.
A ses yeux, l'évolution des événements climatiques extrêmes et l'avenir prévisible doivent pousser les politiques africains à soutenir la prise de décisions collectives en matière de gestion prévisionnelle des désastres, et la mise en place d' infrastructures plus souples capables d'assurer une gestion des catastrophes.
Pour le ministre djiboutien de l'Energie, la meilleure réponse reste l'adaptation mais l'atténuation est aussi un des volets d' étude de réduction des gaz à effet de serres responsables du changement climatique même si, a-t-il précisé, cette solution ne paraît pas adéquate tant que tous les pays industrialisés ne s' engagent pas fermement dans ce sens.
"Les gouvernements africains et les partenaires au développement doivent travailler ensemble pour proposer des axes de réflexions et de lignes de conduite à suivre afin de planifier dès aujourd'hui et considérer les mesures nécessaires tendant à assurer que les infrastructures de régions africaines et les services essentiels qu'ils fournissent puisse relever les défis dans ce domaine", a-t-il confié à Xinhua.
A entendre le haut responsable politique djiboutien, l'Afrique, victime d'un changement climatique contre lequel elle n'est point préparée, doit aujourd'hui baser son développement sur des infrastructures résilientes aux effets néfastes du changement climatique.
Concernant son pays, M. Ali Yacoub a rappelé que Djibouti, qui n'est pas vraiment gâtée par la nature avec de faible pluviométrie et de nappe d'eau potable très limitée a déjà orienté sa politique de développement vers une économie résiliente composée de trois volets, à savoir l'intensification de l'utilisation des énergies renouvelables, l'intégration régionale et l'augmentation des échanges commerciaux régionaux afin de diminuer son dépendance au marché international, et surtout l'amélioration de l'adaptation de son environnement au changement climatique.
"Djibouti qui contribue déjà de façon marginale aux émissions de gaz à effets de serre a réduit sensiblement ses émissions de CO2 grâce à l'interconnexion électrique effective depuis 2011 avec l'Ethiopie qui assure 60% de notre besoin énergétique", a-t-il dit.
Il a indiqué cependant que son pays reste vulnérable aux effets néfastes du changement climatique. Le chef de l'Etat djiboutien, Ismail Omar Guelleh, a initié un vaste programme plaçant l'énergie au rang des priorités des actions gouvernementales pour faire de notre pays la première nation africaine utilisant 100% d'énergie verte.
"Selon les recommandations de la communauté internationale fixant le seuil de 20% des énergies renouvelable d'ici 2020, notre pays a pris les devants en passant de 65% en 2011 puis 75% en 2013. Et nous prévoyons d'utiliser 85% des énergies renouvelables d'ici 2016", s'est-il réjoui. Cependant, le ministre a reconnu, qu'au au- delà de 2016, la demande énergétique de Djibouti va presque doubler et que les centrales de production nationales ne pourront plus satisfaire la demande.
Pour le ministre djiboutien de l'Energie, tous ces importants efforts consentis par le gouvernement de Djibouti ont pour seul but d'accroître de façon significative une économie verte et de renforcer la résilience du secteur énergétique au changement climatique en offrant une énergie durable, fiable, respectueuse de l'environnement et à moindre coût pour les populations.
A ses yeux, avec une dégradation galopante du climat et des impacts de plus en plus croissants, il est indispensable, a-t-il dit, d'initier des réformes institutionnelles, réglementaires et fiscales tendant à faciliter la mise en place d'infrastructures résilientes au changement climatique et d'un modèle économique durable, socialement, responsable et écologiquement respectueux.