L'ancien président de la république, Kumba Yala, l'homme au bonnet rouge, est décédé dans la nuit de jeudi à vendredi à Bissau, à l'âge de 61 ans, des suites d'une crise cardiaque, selon sa famille.
Kumba Yala Kobdé Nhanca, de son nom complet, appartient à l'ethnie Balante, un groupe ethnique majoritaire en Guinée-Bissau et dans l'armée.
Né le 15 mars 1953 dans une famille d'agriculteurs dans le village de Bula, région de Cacheu au nord, à 30 km de Bissau, il était d'abord un militant du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC, parti unique à l'époque qui avait conduit le pays à l'indépendance).
En 1989, il avait été expulsé du PAIGC où il exigeait une grande réforme démocratique au sein du parti.
Avec l'institution de la démocratie dans les années 90, il crée le Parti pour la Rénovation Social (PRS) qui deviendra la deuxième force politique du pays et qui lui permettra de remporter la présidentielle de février 2000 et de devenir le premier opposant démocratiquement élu de la Guinée-Bissau.
Kumba Yala, diplômé en théologie et en philosophie à l'Université catholique de Lisbonne, ne dirigea le pays que pendant trois ans, puisqu'il a été renversé par un coup d'Etat militaire le 14 septembre 2003.
Son mandat à la tête de l'Etat a été caractérisé par la révocation des ministres et d'autres hauts fonctionnaires, et une mauvaise gestion financière qui a conduit la Banque mondiale et le FMI à suspendre l'aide économique à la Guinée-Bissau.
Le 14 septembre 2003, Yala a été chassé du pouvoir par un coup d'Etat militaire, arrêté et placé en résidence surveillée.
Il sera libéré le 8 mars 2004, avant les élections législatives.
Au cours des élections présidentielles de 2012, Kumba Yala faisait partie des candidats qui contestaient les résultats du premier tour.
Le deuxième tour auquel il avait refusé de se présenter contre l'ancien Premier ministre Carlos Gomes Junior, n'eut pas lieu, l' armée ayant pris le pouvoir.
Le 1er janvier dernier 2014, Kumba Yala avait annoncé sa retraite de la politique active et le lendemain, 2 janvier, il a déclaré son soutien au candidat indépendant, Nuno Gomes Na Biam, à la présidentielle prévue le 13 avril, contre l'avis de son parti qui a désigné son propre candidat.
En 2008, Kumba Yala s'était converti à l'Islam.