Contrainte à un repli stratégique suite à une attaque massive de près de 7.000 combattants de Boko Haram équipés entre autres d'environ 30 blindés, des dizaines de véhicules et des centaines de motos, l'armée camerounaise appuyée par des troupes tchadiennes a repris le contrôle de Fotokol dans la région de l'Extrême-Nord, ont annoncé mercredi des sources militaires.
Les combats particulièrement violents provoqués par l'attaque de la secte islamiste nigériane auraient causé un bilan lourd comprenant un "nombre important de victimes chez les assaillants", contre trois soldats camerounais, 14 Tchadiens et des dizaines de civils parmi lesquels une trentaine de fidèles musulmans réunis lors d'une prière à la mosquée de Fotokol, ont rapporté ces sources à Xinhua.
Pour l'heure, aucune déclaration officielle n'a été enregistrée par les autorités camerounaises au sujet de ces événements qui surviennent à la veille de la tenue à Yaoundé d'une réunion d'experts sur la création d'un fonds de soutien à la mise en place d'une force multinationale mixte de 7.500 hommes décidée par l'Union africaine (UA), puis d'un sommet extraordinaire de la Communauté économique des
Etats de l'Afrique centrale (CEEAC) prévu le 16 février.
Selon des sources militaires, les combattants de Boko Haram sont équipés d'un arsenal sophistiqué très impressionnant qui intrigue sur ses origines. Ils comportent aussi dans leurs rangs, apprend-on encore, des mercenaires libyens, soudanais, maliens (du Mouvement national de libération de l'Azawad dans le Nord du Mali) et d'une autre nationalité non-africaine.
Chassée par l'armée tchadienne de la ville de Gambaru dans le nord-est du Nigeria qu'elle occupait depuis plusieurs mois, Boko Haram a attaqué mercredi matin et pénétré Fotokol, localité de l'Extrême-Nord du Cameroun à la frontière avec le Nigeria, après trois jours de violents combats avec l'armée camerounaise et son allié tchadien, obligés de se replier dans la localité voisine de Makari, d'où a été lancée l'offensive ayant permis de repousser l'ennemi, d'après ces sources.