Cameroun : Fotokol occupée par Boko Haram après une attaque massive, l'armée en repli stratégique

( Source: Xinhua )

05.02.2015 08h50

L'armée camerounaise appuyée par des troupes tchadiennes a été contrainte à un repli stratégique après une attaque massive de la secte islamiste nigériane Boko Haram faisant intervenir près de 7.000 combattants équipés, entre autres, d'environ 30 blindés, de dizaines de véhicules et de centaines de motos, a appris Xinhua de sources militaires camerounaises.

Chassée par l'armée tchadienne de la ville de Gambaru dans le nord-est du Nigeria qu'elle occupait depuis plusieurs mois, Boko Haram a attaqué et pénétré mercredi matin dans la localité de Fotokol dans la région de l'Extrême-Nord du Cameroun à la frontière avec le Nigeria, après trois jours de violents combats avec l'armée camerounaise et son allié tchadien, révèlent ces sources.

Repliée à Makari, une autre localité de l'Extrême-Nord, l'armée camerounaise se prépare à lancer, de concert avec les forces tchadiennes disposées à Maltam, dans la même région, une offensive pour reprendre le contrôle de Fotokol désormais occupée par l'organisation terroriste, expliquent en outre ces sources.

Trois soldats camerounais et 14 tchadiens auraient été tués dans les combats, contre "un nombre important" de combattants de Boko Haram, selon un bilan provisoire non officiel communiqué à Xinhua.

Pour l'heure, aucune déclaration officielle n'a été enregistrée de la part des autorités camerounaises au sujet de ces événements qui surviennent la veille de la tenue à Yaoundé d'une réunion d'experts sur la création d'un fonds de soutien à la mise en place d'une force multinationale mixte de 7.500 hommes décidée par l'Union africaine (UA), puis d'un sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC) prévu le 16 février.

Selon des sources militaires, les combattants de Boko Haram sont équipés en un arsenal sophistiqué très impressionnant qui intrigue sur ses origines. Ils comportent aussi dans leurs rangs, apprend-on encore, des mercenaires libyens, soudanais, maliens (du Mouvement national de libération de l'Azawad dans le Nord du Mali) et d'une autre nationalité non-africaine.