L'Assemblée nationale tchadienne a examiné et adopté mardi, en seconde lecture, la loi portant code sur le pastoralisme, au grand dam des députés de l'opposition qui ont quitté la salle et des partis alliés qui se sont abstenus de voter.
A la demande du gouvernement tchadien, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation det l'agriculture (FAO) avait financé, dès 2009, l'élaboration et l'adoption d'un nouveau code sur le pastoralisme.
Le projet de texte, finalisé en 2011, avait été adopté par l' Assemblée nationale début juillet 2014. Mais, à la requête d'une vingtaine de députés dont le président de l'Assemblée nationale, la loi avait été jugée contraire à la Constitution. Retoqué par le gouvernement, le nouveau texte avait été soumis une nouvelle fois à l'examen de la Représentation nationale.
Les opposants au code sur le pastoralisme n'ont cessé, depuis plusieurs semaines, de critiquer son inopportunité et de dénoncer plusieurs de ses dispositions: notamment l'obligation faite aux paysans de clôturer et de surveiller le jour leurs champs et la possibilité donnée aux éleveurs transhumants du nord d'arriver dans le sud agricole avant la moisson.
Autant de dispositions qui, selon eux, vont exacerber les conflits entre les éleveurs et les agriculteurs qui sont devenus très récurrents ces dernières décennies, avec leur corollaire de pertes en vies humaines et d'énormes dégâts matériels.
Les contestataires, appuyés par les médias et les organisations de la société civile, n'ont cessé de réclamer un toilettage profond du texte qui prenne en compte les points de vue de tous les acteurs ruraux.
Pour le ministre tchadien de l'Elevage et de l'Hydraulique, Issa Ali Taher, le nouveau Code est la solution aux problèmes entre les éleveurs et les agriculteurs.
"Ce code régule la vie des éleveurs, organise leurs mouvements, protège les champs des agriculteurs, fait un brassage entre les deux communautés afin qu'elles aillent de l'avant pour leur développement socioéconomique et leur indépendance alimentaire", a- t-il indiqué.
Selon M. Issa Ali TAher, si le Tchad veut profiter des potentialités de son cheptel et booster sa croissance économique, il lui faut organiser le recensement de notre cheptel et adopter un code pastoral.
Le cheptel tchadien est estimé à plus de 40 millions de têtes de bétail toutes espèces confondues, selon les données -jugées aujourd'hui obsolètes- du dernier recensement de l'élevage qui date de 1976. Un nouveau recensement est organisé depuis fin avril 2014.