Les géologues de l'espace vont devoir réécrire tous les manuels sur la Lune après les dernières données de Lunar Reconnaissance Orbiter, qui montrent qu'il y a eu des volcans sur notre satellite rocheux beaucoup plus récemment que nous le pensions. Le satellite LRO de la NASA a repéré des preuves tangibles que l'activité volcanique de la Lune s’est progressivement ralentie au lieu de s’arrêter il y a un milliard d'années - ce qui signifie que les températures de l'intérieur ne sont sans doute pas celles que les scientifiques estimaient.
Certains éléments de preuve de dépôts de roche distinctifs aperçus par LRO pourraient ne pas dépasser cent millions d'années, juste à l’époque des dinosaures sur la Terre. D'autres pourraient être plus jeunes encore, âgés de seulement 50 millions d'années. « Cette découverte est le genre de science qui va littéralement obliger les géologues à réécrire leurs manuels sur la lune », a déclaré dans un communiqué John Keller, scientifique du projet LRO au Goddard Space Flight Centre de la NASA.
Le secteur appelé Maskelyne est l'un des nombreux dépôts volcaniques jeunes nouvellement découverts sur la Lune. Qualifiées de taches irrégulières, ces zones sont considérées comme des vestiges de petites éruptions basaltiques qui ont eu lieu beaucoup plus tard que la fin communément acceptée du volcanisme lunaire, il y a de 1 à 1,5 milliard d’années. Les scientifiques ont déduit l'activité volcanique de la Lune à partir de gisements de roches qui sont un mélange de monticules lisses, arrondis, peu profonds situés à côté de taches de terrains rugueuses, en forme de bloc, ces fameuses taches irrégulières. La zone la plus étudiée a été baptisée Ina.
Dans un premier temps, les chercheurs ont cru qu’Ina était une sorte d’anomalie, jusqu'à ce que les scientifiques de l'Université de l'Etat de l'Arizona et de l’Université westphalienne de Münster en Allemagne aient commencé à voir des régions similaires sur des images à haute résolution prises par deux caméras à angle étroit de LRO. Cette équipe a trouvé un total de 70 taches irrégulières sur le côté visible de la Lune. Beaucoup de ces dépôts rocheux suggèrent fortement que la dernière série de volcans sur la Lune n'était pas des hasards sporadiques, mais des parties importantes de l'histoire géologique de la Lune.
« Ces jeunes zones volcaniques sont des cibles de choix pour une exploration future, à la fois robotique et humaine », a déclaré Mark Robinson, chercheur principal du LROC à l'Arizona State University.