L’Ouganda a connu sa première gay pride depuis que la très sévère loi contre l'homosexualité a été annulée par la justice locale. Sandra Ntebi, organisatrice de la manifestation qui a eu lieu samedi à Entebbe, à 35 km de la capitale Kampala, a déclaré que la police avait accordé son autorisation pour la manifestation « Ouganda Pride », et sur invitation seulement.
«Cet événement est destiné à nous réunir. Tout le monde était dans la clandestinité avant à cause de la loi anti-homosexualité », a-t-elle dit. « C'est un jour heureux pour nous tous, que nous soyons réunis ». La loi annulée, condamnée comme « abominable » par des groupes de défense des droits mais populaire auprès de nombreux Ougandais, prévoyait une peine de prison à vie pour les homosexuels avérés.
La Cour constitutionnelle a rejeté la loi sur un point de détail le 1er août dernier, six mois après son entrée en vigueur. Le gouvernement a rapidement interjeté appel, et des députés ont signé une pétition pour un nouveau vote du projet de loi. L'homosexualité reste illégale en Ouganda, et passible d'une peine de prison. Cependant, ce n'est plus illégal de promouvoir l'homosexualité et les Ougandais ne sont plus l'obligation de dénoncer les homosexuels aux autorités.
Au milieu de musique, de danse et de rires, les militants se sont réunis dans un parc sur les rives du lac Victoria, à proximité de palais présidentiel. « Certains Ougandais sont gays. Faites avec », pouvait-on lire sur un autocollant qu’un homme avait collé sur son visage.
De son côté, le procureur général adjoint ougandais Fred Ruhinda dit que les avocats du gouvernement ont déposé un recours contre la décision de la Cour suprême, la plus haute juridiction du pays. « Nous sommes insatisfaits de la décision du tribunal », a-t-il dit. « La loi n’avait pas pour but de victimiser les homosexuels, c'était pour le bien commun ».