Le ministre marocain de l'Intérieur, Mohamed Hassad, a révélé mardi que 1.122 Marocains sont affiliés à des organisations terroristes en Irak et en Syrie, aux côtés d'autres ressortissants européens d'origine marocaine dont le nombre est estimé à 2.000 personnes.
Ceux-ci, embrigadés par l'organisation terroriste l'EEIL (Etat Islamique en Irak et au Levant) occupant des postes de commandement au sein de cette organisation, planifient des actions terroristes contre le Maroc, a ajouté la même source.
Le ministre a précisé lors de la séance des questions orales à la Chambre des Représentants (1ère chambre du Parlement marocain), que ces combattants marocains occupaient des postes de commandement au sein de l'EEIL tels que (Emir militaire, Emir de la commission financière, Emir de la Zone Monts Turkman, Emir des frontières terrestres).
Il a affirmé que ces individus rejoignaient les rangs de l'EEIL non seulement pour combattre à ses côtés, mais également pour recevoir des entraînements en vue de mener des attaques contre le Maroc. Environ 128 Marocains ont fait l'objet d'enquêtes dès leur retour au Maroc, rapporte le ministre marocain qui s'alarme contre le fait le plus inquiétant dans cette affaire que des Marocains embrigadés acceptent de commettre des attentats suicide surtout que 20 combattants marocains ont déjà exécuté des attentats semblables.
Et d'ajouter que des informations émanant de services de renseignements font état d'une coordination entre l'organisation EEIL, et d'autres organisations extrémistes actives dans la zone du Sahel et d'Afrique du Nord pour désigner les parties chargées d'exécuter le plan terroriste contre le Maroc. Ces mêmes informations montrent que le plan terroriste contre le Maroc cible des intérêts et des personnalités publiques, a dit M. Hassad, affirmant disposer d'une "liste des personnalités visées".
De même qu'il existe des enregistrements audio et vidéo de combattants marocains diffusés sur Internet et dans lesquels ils menacent de mener des attentats terroristes contre des personnalités publiques marocaines. Il a souligné la nécessité de relever le niveau de vigilance et de veille au niveau de l'Administration du territoire et des services sécuritaires, précisant que les Walis et les gouverneurs ont été appelés à prendre des mesures renforçant les procédures courantes en matière de lutte contre le terrorisme et de relever le niveau de contrôle dans les aéroports et les ports, ainsi que dans les frontières est du Maroc.
Pour rappel, le Maroc a relevé le niveau de vigilance à l'Administration territoriale et les services concernés, à cause d'une menace terroriste liée notamment au nombre croissant des Marocains appartenant aux organisations s'activant en Syrie et en Irak. Selon lui, ces combattants "sont aidés en cela par l'expérience qu'ils ont accumulée en matière de fabrication d'explosifs, de techniques de combat, d'usage d'armes lourdes et par les formations qu'ils ont suivies dans plusieurs domaines militaires".
M. Hassad a affirmé que parmi ces combattants marocains, des leaders ne cachent pas leurs intentions d'exécuter un projet terroriste contre le Maroc. Les investigations ont démontré que certains d'entre eux entretiennent des liens solides avec des organisations internationales, notamment AQMI (Al-Qaïda au Maghreb islamique). Depuis mai dernier, le Maroc a mis en place une stratégie efficace et rationnelle dans sa lutte contre divers réseaux terroristes. L'approche s'est basée sur une excellente synergie entre divers intervenants du schéma sécuritaire marocain, mais également, l'adoption d'une approche islamique adéquate, loin de tout intégrisme et de fondamentalisme radical. Des efforts couronnés par le démantèlement de plus de 110 cellules terroristes, durant les dix dernières années.