La classe politique de la République démocratique du Congo (RDC) reste divisée sur la révision d la Constitution annoncée par le gouvernement.
Les salons politiques rd-congolaises ont été marquées par des discussions sur la révision de la Constitution. Une partie de la société civile et la majorité de l'opposition estime que la révision constitutionnelle vise à permettre au président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2006, de briguer un troisième mandat après la fin de son deuxième mandat qui est prévue en 2016.
Le projet de révision de la Constitution ne prévoit pas la modification de l'article 220, qui limite le nombre de mandats du président de la République.
Selon le relevé des décisions de la réunion extraordinaire du Conseil des ministres du 6 mai, le ministre de l'Intérieur a présenté au Conseil des ministres quatre projets de loi, dont le projet de loi portant révision de certains articles de la Constitution.
Les deux articles qui seront modifiés portent sur mode d'élection des sénateurs et des députés provinciaux. En cas d'adoption, ceux-ci seront désormais élus au suffrage universel indirect par des élus locaux.
Pour l'opposition, la modification de la Constitution n'a aucun fondement et la Majorité présidentielle (MP) cherche le moyen légal pour donner un troisième mandat au président Kabila.
"Nous allons mener des actions pour empêcher toute modification de la constitution", insiste Yves Kamadji, cadre de l'Union pour la Nation congolaise (UNC).
A Bukavu, capitale de la province du Sud-Kivu, l'UNC a organisé vendredi dernier une marche pour manifester son opposition à toute initiative de révision de la Constitution et exiger un calendrier consensuel et complet des élections.
"La modification de la Constitution n'a aucun impact sur un éventuel report de la présidentielle en 2016", a déclaré le ministre des Médias et porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, dénonçant un procès d'intention de la part de l'opposition.