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La belle histoire du premier conducteur de train à grande vitesse tibétain

le Quotidien du Peuple en ligne | 07.07.2022 10h34

Alors qu'un train entre en gare de Shigatse, dans la région autonome du Tibet (sud-ouest de la Chine), certains passagers sur le quai s'approchent de la cabine de la locomotive avec curiosité. « Où est le volant du train ? » « Combien de conducteurs sont nécessaires pour conduire un train aussi long ? » En entendant leurs questions, Sonam Wangdrak, le conducteur du train, ne peut s'empêcher de sourire.

« Quand j'ai répondu en tibétain que les trains sur la voie ferrée n'ont pas besoin de volant et qu'un seul conducteur est nécessaire pour les faire fonctionner, ils ont été surpris d'apprendre que je suis aussi Tibétain », a déclaré Sonam Wangdrak, 35 ans. « A ce moment-là, je me sentais très fier ».

(Photo / Xinhua)

Sonam Wangdrak est le premier conducteur tibétain d'un train à grande vitesse au Tibet. Lorsque le chemin de fer Lhassa-Nyingchi a été mis en service le 25 juin 2021, c'est lui qui a conduit le premier train à grande vitesse Fuxing du Tibet de la capitale régionale Lhassa à la ville de Nyingchi.

Sa première rencontre avec un train a eu lieu à l'âge de 16 ans, quand il a voyagé par chemin de fer jusqu'à Lanzhou, capitale de la province du Gansu (nord-ouest de la Chine), pour étudier à l'école des machines ferroviaires de Lanzhou, aujourd'hui l'Institut de technologie ferroviaire de l'Université Jiaotong de Lanzhou. N'ayant pas les moyens de se payer un billet d'avion, il a passé trois jours et deux nuits à voyager par différents bus de son domicile, situé dans la campagne de Chamdo, à Golmud, à l'époque, la gare la plus proche, située dans la province du Qinghai, pour monter à bord d'un train.

Après avoir obtenu son diplôme en 2007, il a suivi une formation pour conduire des trains à moteur diesel sur le chemin de fer Qinghai-Tibet, la première ligne ferroviaire à ouvrir au Tibet en 2006.

Situé sur le plateau Qinghai-Tibet, connu comme le toit du monde, le Tibet a une altitude moyenne de plus de 4 000 mètres et présente une topographie compliquée.

Les trains que conduisaient Sonam Wangdrak et ses collègues traversaient certaines zones à plus de 5 000 mètres d'altitude. « En traversant la zone la plus élevée, certains d'entre nous ont dû porter des masques à oxygène. Je ne peux pas imaginer à quel point la construction du chemin de fer aurait pu être difficile à l'époque », a-t-il déclaré.

Pendant ses voyages, Sonam Wangdrak a souvent aperçu des animaux tels que des antilopes du Tibet, des yacks sauvages et même des ours, et lui comme ses collègues ont évité de déclencher leur sirène pour ne pas les déranger.

Après la mise en service du chemin de fer Qinghai-Tibet, le chemin de fer Lhassa-Shigatse a été lancé en août 2014. La ligne Lhassa-Nyingchi, le premier chemin de fer électrifié au Tibet où circulent des trains à grande vitesse Fuxing, a quant à elle été mise en service l'année dernière.

Sonam Wangdrak a vu de grands immeubles émerger le long de la voie ferrée sur le plateau, avec des ensembles industriels et des rues commerçantes poussant comme des champignons près des gares.

La gare de Lhassa, où les trois lignes se rejoignent, a connu une croissance constante du flux de passagers, passant de 2,24 millions en 2007 à plus de 4 millions en 2021.

« J'espère que ma mère pourra bientôt monter dans le train que je conduis », a déclaré Sonam Wangdrak, ajoutant qu'il avait hâte de rentrer chez lui en conduisant un train.

(Rédacteurs :Shuang Sheng, Yishuang Liu)
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