Les scientifiques rejettent la théorie complotiste sur l'origine du nouveau coronavirus

Alors que le COVID-19 fait toujours rage dans le monde, les meilleurs scientifiques ont rejeté la théorie complotiste selon laquelle le nouveau coronavirus aurait été fabriqué en laboratoire.

Plus tôt en ce mois-ci, le département d'Etat américain a publié un câble interne datant de l'année 2018, qui a indiqué que l'Institut de virologie de Wuhan en Chine "manquait gravement de techniciens dûment formés et des enquêteurs nécessaires pour faire fonctionner en toute sécurité ce laboratoire hautement confiné", a rapporté le quotidien américain Washington Post.

Certains politiciens occidentaux, qui ont colporté la théorie conspirationniste selon laquelle le virus se serait échappé du laboratoire chinois depuis le début de la pandémie, considèrent ce câble comme prouvant leurs spéculations dépourvues de fondement.

Cependant, Tom Inglesby, directeur du Centre pour la sécurité de la Santé à l'université Johns Hopkins, a souligné qu'on ne devrait pas surinterpréter les informations fournies par ce document, selon l'article du Washington Post.

"Il (ce câble) date de janvier 2018, deux ans avant le début de la pandémie, et de nombreux changements sont susceptibles de s'être produits dans un laboratoire comme celui-ci en l'espace de deux ans", a-t-il nuancé.

"Je continue à penser que le COVID-19 est conforme avec une source naturelle", a confié le scientifique au Washington Post.

Ian Lipkin, directeur du Centre d'infection et d'immunité à l'université de Columbia, a également affirmé au Washington Post qu'il n'y avait aucune preuve pour "soutenir l'idée qu'il (le virus) aurait été lâché dans la nature délibérément ou par inadvertance."

En fait, les études sur l'origine du virus ont largement montré que le nouveau coronavirus, ou SARS-CoV-2, est apparu naturellement plutôt que d'avoir été conçu en laboratoire.

Une étude menée par le laboratoire des maladies virales à transmission vectorielle de l'Administration américaine des denrées alimentaires et des médicaments (FDA), dans le Maryland, a suggéré que le SRAS-CoV-2 pourrait s'être adapté à l'homme bien avant l'épidémie de Wuhan, en Chine, avait déjà rapporté dimanche le South China Morning Post.

La nouvelle étude "pourrait mettre en doute la théorie selon laquelle le virus proviendrait d'un laboratoire chinois", selon le quotidien.

Dans un article publié récemment dans la revue médicale Nature Medicine, les chercheurs ont conclu que selon leurs analyses, le nouveau coronavirus "n'est clairement pas un organisme viral conçu en laboratoire ou volontairement manipulé".

Cette étude, menée par Kristian Andersen, biologiste à l'Institut de recherche Scripps en Californie, s'est concentrée sur deux caractéristiques du SARS-CoV-2, à savoir sa protéine de pointe (ou péplomère) et sa séquence génétique.

Rappelant que les données génétiques montrent de manière irréfutable que le SARS-CoV-2 n'est dérivé d'aucun génome de virus précédemment observé, les chercheurs ont déterminé "ne pas croire en la plausibilité de tout scénario impliquant sa mise au point en laboratoire".