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Les enfants restés au pays à Qingtian dont les parents travaillent à l'étranger

Xinhua | 15.09.2017 08h47

Wu Junjie, âgé de 11 ans, a été amené à l'âge de trois mois depuis l'Italie par ses parents dans leur pays natal, à Qingtian, dans le sud de la province chinoise du Zhejiang, où il vit depuis avec ses grands-parents maternels. Son frère cadet Wu Junkai, âgé de 8 ans, a partagé le même destin. Leurs parents, patrons d'un bistro travaillent depuis 12 ans à Milan, avec le troisième enfant, âgé de 4 ans.

Les deux garçons fréquentent l'école secondaire de Fushan, l'un en cinquième année, l'autre en troisième année. Ils sont tous deux joviaux. La classe de Wu Junjie compte 56 élèves, dont 43 sont des enfants restés au pays. "Nous, on a l'habitude et on ne s'ennuie pas des parents qui travaillent à l'étranger. Les meilleurs élèves sont justement des enfants restés au pays", a indiqué Wu Junjie.

Bien que sa grand-mère soit analphabète et ne parle pas le mandarin, Wu Junjie se sent toujours à l'aise avec elle. Il ne l'embête jamais avec ses études et va à l'école avec son frère ou des copains, celle-ci étant tout près de chez ses grands-parents. Il est fort en anglais et en mathématiques, des matières qu'il aime bien.

Qingtian, un bourg montagneux d'une superficie de 2.493 km2, compte 556.000 habitants et est connu pour sa diaspora de 330.000 personnes éparpillées dans plus de 120 pays et régions et la sculpture sur pierre de Qingtian. Les enfants dont les parents travaillent à l'étranger constituent un groupe spécial. Selon les statistiques, Qingtian compte 65.100 enfants âgés de moins de 14 ans, dont 11.900 sont des enfants restés au pays, soit 18%. Les parents de 8.216 enfants restés au pays vivent à l'étranger.

Chen Jianguo, âgé de 54 ans, est fonctionnaire du gouvernement local. Il a un fils et une fille, qui travaillent tous deux à l'étranger. Ses trois petits-enfants, un garçon et deux filles, sont restés à Qingtian. C'est ce que veut Chen Jianguo. "De mon côté, j'aimerais que mon petit-fils reste avec nous. Les racines de la famille doivent rester en Chine. Du côté du pays, la Chine est maintenant de plus en plus forte, et je ne veux pas que mon petit-fils aille à l'étranger. J'espère que mon fils et ma fille rentreront eux aussi à la maison", explique Chen Jianguo, qui voudrait que ses petits-enfants finissent leurs études universitaires en Chine. "Ils ont le droit d'aller étudier à l'étranger, mais j'espère qu'ils reviendront en Chine et deviendront fonctionnaires," a-t-il ajouté.

Chen Jianguo apprend tous les jours à son petit-fils de moins de quatre ans à lire le Classique des Trois Caractères, les Règles pour les disciples et les 26 lettres de l'alphabet latin. Les parents de l'enfant communiquent tous les jours avec lui par WeChat ou par téléphone.

Selon Chen Jianguo, ses enfants ont envie de rentrer en Chine, mais par manque d'expertise, ils ne savent pas gagner leur vie dans leur pays natal.

Chen Wenbin, fonctionnaire du gouvernement local, a travaillé comme enseignant dans une école secondaire. Selon lui, quand les parents ne sont pas à la maison, le rôle éducatif du foyer n'est plus assuré. C'est à l'école de prendre cette responsabilité et aux enseignants d'accorder plus de temps et d'attention aux enfants laissés derrière. La plupart des grands-parents ne parlent presque pas le mandarin et ne savent pas comment éduquer leurs petits-enfants à Qingtian. Ils ne font que les nourrir pour qu'ils soient en bonne santé. Comme ces familles ne sont pas à court d'argent, et sont parfois même très riches, certains grands-parents gâtent leurs petits-enfants en satisfaisant toutes leurs envies. Les enfants qui ne sont pas très autonomes peuvent ainsi avoir des difficultés psychiques. Il arrive à chaque promotion d'avoir un ou deux adolescents qui contrarient les enseignants. Dans ce cas, les enseignants doivent se montrer patients pour expliquer aux enfants comment respecter les autres en adoptant leurs points de vue. En général, l'idéal est que les parents soient aux côtés de leurs enfants, mais il existe aussi des parents incapables d'éduquer les enfants, note Chen Wenbin.

Face au phénomène des enfants laissés derrière par leurs parents travaillant à l'étranger, la Ligue de la jeunesse du bourg de Qingtian a créé un mécanisme de jumelage "1 + 1" en exhortant les personnes et les entreprises à aider un enfant pour l'accompagner jusqu'à la fin de ses études.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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