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A Shanghai, les médecins de famille permettent de réduire la pression dans les hôpitaux

le Quotidien du Peuple en ligne | 27.03.2017 13h48

Dans les grands hôpitaux de Shanghai, de longues files d'attente remplissent les couloirs, et les salles d'attente sont pleines.

Certaines personnes attendent des heures pour voir un médecin pour quelque chose d'aussi bénin qu'un rhume, tandis que d'autres viennent y chercher des médicaments pour leurs maladies chroniques. Et cet encombrement favorise hélas souvent les tensions entre médecins et patients.

Pour faire face à ce problème, Shanghai a encouragé depuis plusieurs années un système de santé échelonné qui comprend le projet pilote «1 + 1 + 1 », lancé il y a 16 mois.

Dans le cadre de ce projet, les résidents s'inscrivent auprès de médecins généralistes dans les centres de santé communautaires locaux, en précisant l'hôpital de district ou de ville choisi dans le cas où ils auraient besoin de s'adresser à des spécialistes. Pour faciliter l'acceptation du système, le projet a ouvert des voies plus rapides aux hôpitaux de la ville, offert des médicaments à moindre coût et payé des salaires plus élevés aux médecins généralistes.

À la mi-mars, 89% des 241 centres de santé communautaire de la ville avaient lancé le programme, couvrant plus de 1,6 million de résidents, dont 1,3 million âgés de 60 ans ou plus.

Auparavant, Li Feng, 71 ans, habitant du district de Minhang qui souffre d'une maladie cardiaque, devait faire un déplacement d'au moins une heure jusqu'à l'hôpital Huashan, dans le centre-ville, deux fois par mois pour obtenir ses médicaments ordinaires, qui étaient uniquement disponibles dans les hôpitaux de ville. « Mais maintenant », a-t-il dit, « je peux obtenir deux mois d'approvisionnement auprès de mon médecin de famille dans la clinique de santé locale », ajoutant que « Dans le passé, l'hôpital ne me donnait que deux semaines d'approvisionnement ».

Le programme permet aux médicaments, en particulier ceux prescrits aux patients âgés, d'être livrés dans les centres de santé communautaires, ce qui évite à ceux-ci de faire de longs voyages jusqu'aux hôpitaux. Selon M. Li, ses médicaments pour le cœur coûtaient 511 Yuans (74 dollars américains) par mois à l'Hopital Huashan, et il devait en payer 30% du coût. Les mêmes médicaments, obtenus auprès du centre de santé communautaire, lui coûtent aujourd'hui 416 Yuans et il n'en paie que seulement 10%.

Le programme permet également d'offrir plus de rendez-vous d'hospitalisation pour les patients renvoyés par le système du médecin de famille.

Yang Jianling, médecin généraliste au centre de santé communautaire de Longbai à Minhang, a dit qu'un de ses patients a essayé une fois, sans succès, de faire un rendez-vous de retour dans un grand hôpital. Elle a essayé divers moyens pour surmonter l'obstacle, comme en demandant à sa fille d'essayer d'obtenir un rendez-vous en ligne. Et en fin de compte, c'est le médecin de famille qu'elle ne voulait pas déranger qui est venu à son secours.

« Je lui ai dit qu'elle pouvait facilement s'inscrire pour un rendez-vous via le système de référence ici », a déclaré le docteur Yang. « L'inscription dans un hôpital de ville a été faite en quelques clics seulement ».

Trente-cinq hôpitaux de la ville ont ouvert 10 000 places de rendez-vous supplémentaires pour les médecins de famille, faisant appel à quelque 7 700 spécialistes. « Le nouveau système est plus efficace », a souligné le docteur Yang.

Pour les patients âgés, une relation étroite avec les médecins de famille dans les cliniques communautaires locales peut aussi être réconfortante.

« Quand je vais dans les grands hôpitaux, un jour on m'envoie voir un médecin, et un autre médecin la semaine suivante », a déclaré M. Li. « Ils me connaissent à peine que d'un nom sur leur ordinateur, alors que mon médecin de famille connaît très bien ma situation de santé ».

Shen Debin, 75 ans, est une habitante du district de Jiading, inscrite auprès d'un médecin de famille local. « J'ai du diabète depuis 35 ans », dit-elle. « Mon médecin de famille connaît bien mes antécédents médicaux et mes autres problèmes liés à mon cœur et la pression artérielle. Il peut donc ajuster mes médicaments en conséquence et garder un œil sur ce que je fais ».

Weng Lili, 32 ans, est le médecin de famille de Mme Shen. Elle est devenue médecin généraliste au Centre de santé communautaire du canton de Malu et médecin de famille enregistré en 2015. Elle a déclaré que la rémunération des médecins de première ligne s'est améliorée au cours des dernières années. « Mes revenus étaient d'environ 120 000 Yuans en 2014, mais il sont passés à 170 000 Yuans en 2015 », a-t-elle souligné.

En 2016, le revenu annuel moyen des médecins de famille du centre de santé a atteint 191 700 Yuans, les plus hauts revenus se montant à 254 200 Yuans. « Nous améliorons la rémunération des médecins de famille pour attirer et retenir davantage de professionnels », a déclaré Wu Jinglei, directeur de la Commission de la santé et de la planification familiale de Shanghai, ajoutant que « Avec le système hiérarchisé, les différentes institutions médicales auront des fonctions plus claires ».

« Les hôpitaux communautaires seront responsables des maux courants et de l'entretien de la santé, tandis que les grands hôpitaux concentreront leurs ressources sur les traitements spécialisés et les maladies critiques », a-t-il précisé.

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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