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Affrontements entre bandes rivales dans une prison brésilienne, au moins 60 morts

le Quotidien du Peuple en ligne | 04.01.2017 08h55

Une émeute qui a duré pas moins de 17 heures dans une prison brésilienne a coûté la vie à au moins 60 prisonniers au cours du week-end, a annoncé lundi l'agence de presse officielle Agencia Brasil. Des corps ont même été jetés par-dessus le mur du complexe et au moins six personnes ont été décapitées, a également rapporté l'agence de presse. La révolte avait commencé dimanche après-midi dans le cadre d'une rivalité entre deux organisations criminelles dans le Complexe pénitentiaire Anisio Jobim, dans la ville de Manaus.

Selon Agencia Brasil, citant les propos de Sergio Fontes, le secrétaire à la sécurité publique pour l'Etat d'Amazonas, les violences ont éclaté dimanche entre des membres incarcérés de la Familia do Norte (FDN) et du premier Comando da Capital (PCC). D'après les médias d'Etat brésiliens, les FDN contrôlent le trafic de drogue et l'« intérieur des complexes carcéraux ». M. Fontes a précisé que l'émeute a commencé au sujet du contrôle du trafic de drogue derrière les murs de la prison. « Ils ne se battaient pas parce que quelqu'un a été appelé comme ça et un autre appelé autrement. Ils se sont battus pour de l'argent », a-t-il dit.

« Il s'agit du plus grand massacre commis dans une prison en Amazonie », a encore ajouté Sergio Fontes lors d'une conférence de presse, précisant qu´ »un grand nombre de détenus ont été décapités ». 12 surveillants ont également été pris en otage. Dans le même temps, des dizaines de détenus, profitant des troubles, ont tenté de s'échapper, sans que leur nombre exact soit encore connu. 40 fugitifs sur un total de 87 ont déjà été repris.

Des photos circulant sur les réseaux sociaux et prises soit par des détenus soit par des policiers après le massacre ont montré d'épouvantables scènes de carnage. On y voit des dizaines de corps empilés, la plupart sans tête, ce qui rend d'autant plus difficile l'identification des morts. Les mutineries sont fréquentes dans les prisons surpeuplées du Brésil, qui sont contrôlées en interne, comme celle de Manaus, par ces factions criminelles. Les émeutes sanglantes ne sont pas rares au Brésil : en octobre, une autre mutinerie avait déjà fait 33 morts dans deux prisons de la région amazonienne, dans les Etats de Rondonia, frontalier avec la Bolivie, et de Roraima, qui jouxte le Venezuela. À Manaus même, les règlements de compte entre narcotrafiquants incarcérés ont pris une ampleur sans précédent depuis le massacre de Carandiru, qui fit 111 morts en 1992 à Sao Paulo. 

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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