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Des anomalies relevées autour de société de logistique de Tianjin après les explosions

Xinhua | 19.08.2015 08h40

La société dont l'entrepôt a explosé à Tianjin, faisant plus de 100 morts et dévastant la zone portuaire, avait été autorisée à traiter des produits chimiques au moment des explosions, mais des soupçons émergent quant à ses certificats.

"L'entreprise a traité des produits chimiques dangereux au cours d'une période sans permis", a confirmé lundi un responsable exécutif de la société, Tianjin International Ruihai Logistics Co. Ltd., à l'agence de presse Xinhua (Chine nouvelle).

Créée en décembre 2011, la société disposait de l'autorisation temporaire pour gérer des produits chimiques dangereux d'avril 2014 à octobre 2014, a-t-on appris des documents de l'entreprise. Une fois la durée de sa licence expirée, l'entreprise n'a pas mis un terme à l'activité qu'elle menait en liaison avec des produits chimiques à risques.

En juin, Ruihai a obtenu un permis d'opération portuaire, qui lui a permis - de nouveau - de conserver des produits chimiques dangereux. Au moment des explosions, étaient alors stockés dans le hangar, une grande quantité du très toxique cyanure de sodium, ou bien des explosifs tels que le nitrate de potassium et le nitrate d'ammonium.

Les documents de la société indique qu'elle avait réussi le passage d'un contrôle de sécurité pour obtenir un autre permis exigé, mais les détails ne sont pas encore rendus publics.

La commission du transport de Tianjin, qui conserve le dossier de sécurité, a refusé de révéler tout détail, en raison d'une enquête en cours ouverte par le Conseil des Affaires d'Etat, gouvernement central chinois.

Les doutes concernent également une enquête auprès de 128 personnes vivant autour de l'entrepôt. Effectuée par les autorités environnementales en tant que partie prenante au processus de certification, le point de vue des participants a conclu que "la plupart des personnes interrogées soutenaient le projet, avec aucune opposition".

Cependant, des habitants résidant à proximité du site du drame ont déclaré ne pas avoir été au courant de la présence du dépôt derrière chez eux.

Du Huan, une habitante qui vit non loin des lieux dévastés, a indiqué qu'elle n'a répondu à aucun questionnaire. "Si j'avais reçu ces questionnaires, je n'aurais jamais exprimé mon accord sur un tel dossier", a-t-elle ajouté.

Un habitant surnommé Sun, qui a loué un bureau à 1.000 mètres de distance du bâtiment, a fait savoir qu'il ne l'aurait pas fait s'il avait su qu'il y avait un entrepôt de produits dangereux à proximité.

Vanke, le promoteur immobilier d'une communauté résidentielle endommagée par les explosions, a indiqué que, quand il obtint le terrain en 2010, l'entrepôt emmagasinait des marchandises ordinaires.

Le promoteur affirme n'avoir jamais été informé que l'entrepôt, à 56 m, abritait des produits chimiques dangereux.

Le Parquet populaire suprême a ouvert une enquête à l'encontre de tous les responsables impliqués pour un manquement au devoir et d'autres crimes.

Mardi, le bilan des morts des explosions massives s'est alourdit à 114 individus auxquels il convient d'ajouter 70 personnes toujours portées disparues.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Yin GAO)
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