Shang Aiyuan éclate en sanglots lors de la réception de la décision du tribunal d'entendre à nouveau l’affaire d’assassinat qui a conduit à l’exécution de son fils, jeudi à son domicile de Mongolie intérieure. |
L’agence de presse Xinhua a annoncé jeudi que dix-huit ans après l’exécution d’un condamné pour assassinat, le tribunal local le plus élevé de la Région autonome de Mongolie intérieure a décidé d'entendre à nouveau l'affaire.
Hugjiltu, qui appartenait à l'ethnie mongole, avait été condamné pour avoir violé et étranglé une jeune femme de 18 ans dans les toilettes d'une usine textile de Hohhot, capitale de la Mongolie intérieure région autonome, en avril 1996.
Il a été exécuté 61 jours après le meurtre de la jeune femme, en dépit des doutes pesant sur les preuves. À l'époque, les autorités locales avaient lancé une campagne de répression contre les crimes violents et le traitement des cas graves avait été accéléré par les tribunaux.
Cependant, en 2005, un homme du nom de Zhao Zhihong a avoué qu'il était le meurtrier. Il a également reconnu 10 cas de viol et de meurtre de femmes.
Li Shengchen, porte-parole de la Cour populaire supérieure de Mongolie intérieure, a déclaré jeudi lors d'une conférence de nouvelles que la décision de révision du procès a été envoyée aux parents de Hugjiltu.
Le tribunal a jugé que les preuves qui ont conduit à la condamnation de Hugjiltu étaient « incorrectes et insuffisantes », a déclaré M. Li.
La mère de Hugjiltu, Shang Aiyun, a essayé de prouver l'innocence de son fils depuis 2005. Apprenant que l’affaire de son fils va être rejugée, elle a fondu en larmes, disant « C’est une décision qui arrive trop tard ».
M. Li a ajouté qu'un panel collégial a été mis en place pour le nouveau procès, qui mettra l'accent sur la vérification des documents écrits. Il a ajouté que le tribunal ne tiendra pas d’audience publique parce que le demandeur a été exécuté en 1996.
« Nous allons tenir le nouveau procès en suivant strictement la procédure régulière et d'une manière juste et rapide », a-t-il dit, ajoutant que « s’il s’avère que l’affaire a été mal jugée, nous la rectifierons sûrement selon une procédure régulière ».