Un baby-boom pour cette année du Cheval

( Source: le Quotidien du Peuple en ligne )

20.11.2014 15h48

Tous les 12 ans, certains couples chinois sont plongés dans une source d'inquiétude, craignant que leur enfant puisse naître dans l'année de la Chève, ce qui n’est pas concevable au regard des traditionnelles superstitions.

Le calendrier lunaire chinois comprend un cycle de 12 ans, avec chaque année qui se voit attribuer un symbole animal : rat, boeuf, tigre, lapin, dragon, serpent, cheval, chèvre, singe, coq, chien et cochon.

Enceintes depuis seulement trois mois, certaines femmes sont prêtes à opter pour une césarienne pour accoucher avant le 19 février 2015, soit le début de l'année de la Chèvre.

D’après la Télévision centrale de Chine (CCTV), on assiste en 2014 à un véritable baby-boom, avec de nombreuses régions, comme la province du Guizhou (sud-ouest du pays) et la province orientale du Shandong à court de certificats de naissance et papiers juridiques importants. Des documents qui devraient être réapprovisionnés rapidement, selon la Commission nationale de planification de la santé et de la Famille.

Pour Gu Jun, un sociologue de l’Université de Shanghai, l'idée que les personnes nées dans l'année de la chèvre sont susceptibles de connaître des malheurs est absurde et très mal comprise. Cela provient en fait d'un conte, où ceux qui à la fin de la dynastie Qing (1644-1911) se sont opposés à l'impératrice douairière Cixi, ont cru dur comme fer que son signe du zodiaque -la chèvre - mettrait en danger le pays.

A l’inverse une tradition contraire raconte que les gens nés pendant l'année de la chèvre sont simplement le reflet de la nature légère et douce de l'animal Cependant, près de 52% des 2000 personnes interrogées par le Quotidien du peuple en ligne en mai dernier, ont indiqué que dans leur entourage des couples ferait tout pour ne pas avoir d’enfant l’année prochaine.

Bai Hua, directeur du service d'obstétrique de l'Hôpital populaire de la province du Liaoning (nord du pays), a souligné cette année la naissance de 30% de bébés en plus, par rapport à la même période en 2013.

La situation est similaires dans d'autres parties du pays. Lanzhou, la capitale de la province du Gansu (nord-ouest), a connu une augmentation de 50% de nouveaux nés entre janvier et juillet, avec des unités d'obstétrique complètement pris d’assaut, selon un article publié dans le Lanzhou Morning Post, qui prédit un pic à la fin de l'année.

De plus, le nombre de couples souhaitant donner naissance à un deuxième enfant, après l’assouplissement de la politique de l'enfant unique, a atteint près de 800 000 depuis la fin septembre, a indiqué mardi un responsable de la planification familiale.

La nouvelle mesure, mise en œuvre en mars dernier dans la plupart des localités, permet d'avoir un deuxième enfant si l'un des parents est enfant unique. Ceci, dans le but d'aborder la question de la main-d'œuvre qui diminue et d’une population vieillissante. Auparavant la plupart des couples pouvaient seulement avoir un seul enfant dans le but de contrôler la croissance de la population.

Gu Jun pense que de nombreux problèmes sociaux pourraient se produire en raison du baby-boom. Notamment un manque de ressources médicales au moment de la naissance, et une pénurie dans le système scolaire et au niveau des offres d'emploi quand les enfants seront en âge d’aller à l'école puis de de travailler.