Après l’adoption d’un nouveau règlement, la province du Guangdong devrait permettre au grand nombre de travailleurs migrants qu’elle compte de négocier chaque année avec leurs employeurs leurs salaires et avantages connexes.
Dans le cadre de ce règlement révisé, les ouvriers auront le droit de discuter de leurs salaires et autres avantages, mais pas plus d’une fois par an.
Le règlement a été soumis mardi pour examen au Congrès populaire de la Province du Guangdong.
Li Huanxin, un législateur de haut niveau au congrès provincial, a précisé que des groupes de travail spéciaux ont été envoyés à Beijing et Hong Kong pour contribuer à des échange de vues, promouvoir la réglementation et recueillir des avis avant que le texte ne soit envoyé aux législateurs pour examen.
Voisine de Hong Kong et de Macao, la Province du Guangdong, un des poumons économiques du pays, a enregistré ces dernières années un grand nombre d'entreprises à capitaux venant d’investisseurs de Hong Kong et de Taiwan. Ces entreprises sont principalement situées dans la région prospère du Delta de la Rivière des Perles.
C'est la première fois que le Guangdong élabore des règles et règlements qui permettent aux travailleurs migrants de négocier leurs salaires et autres avantages avec leurs employeurs.
Peng Peng, chercheur à l'Académie des sciences sociales de Guangzhou, estime que ce changement permettra de régler les différends entre employeurs et employés.
« Après l’établissement du salaire minimum par le gouvernement, la nouvelle règle permettant aux travailleurs de négocier des ajustements salariaux et autres prestations avec leurs employeurs permettra de s'assurer que les salaires des ouvriers rattrapent la hausse des prix », a déclaré M. Peng.
Cheng Xiandong, un travailleur migrant originaire de la Province du Jiangxi, pense que c’est une bonne nouvelle pour le grand nombre de travailleurs migrants dans le Guangdong.
Selon lui, les services concernés doivent cependant faire de grands efforts pour promouvoir et mettre en œuvre les changements quand ils auront été adoptés.
En revanche, un patron d’une entreprise locale, qui a souhaité rester anonyme, craint que les coûts de production n’augmentent après la mise en œuvre de la modification parce que la nouvelle règle « encourage les ouvriers à discuter des augmentations de salaires avec les employeurs chaque année ».
La révision serait actuellement élaborée à la suite d'un nombre croissant de différends entre les travailleurs migrants et des employeurs de la province.
Ainsi, le 9 septembre, quelque 16 000 ouvriers de deux entreprises de Dongguan à investissements en provenance de Taïwan ont cessé de travailler après que leurs employeurs leur aient refusé des coupons de gâteaux de lune pour la Fête de la Mi-automne et que leur prime accordée à cette occasion ait été fortement réduite, passant d'environ 600 Yuans (98 Dollars US) à 100 Yuans.
De même, à la fin du mois d’avril, des milliers d’ouvriers d’un très important fabricant de chaussures de Dongguan se sont mis en grève après avoir appris que l’entreprise n'avait pas payé, ou pas entièrement, sa contribution au fonds d’assurance chômage, de dotation, médicale, maternité, accidents du travail et logement.
Les grèves ont fini après la médiation des services de l'administration locale et l’engagement pris par les employeurs d’améliorer le traitement des ouvriers.