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Tourisme : Lijiang s'engage à revenir dans le droit chemin

le Quotidien du Peuple en ligne | 14.11.2017 16h26

En réponse à un rapport critiquant les auberges qui trompent les clients avec de fausses publicités, l'une des deux villes chinoises classées au patrimoine mondial de l'UNESCO a déclaré vouloir mettre en place une politique de tolérance zéro pour toute activité portant atteinte aux droits des touristes.

La municipalité de Lijiang, dans la province du Yunnan (sud-ouest du pays), a fait cette déclaration dimanche 12 novembre, au lendemain de la dénonciation par la CCTV des pratiques commerciales immorales de deux auberges de la ville. Selon un communiqué, le gouvernement a ordonné la fermeture des deux établissements et a ouvert une enquête officielle.

D'après le reportage télévisé, un homme qui avait réservé une chambre dans une auberge très bien notée à Lijiang via Meituan, un célèbre site en ligne de réservation, a trouvé son logement en désordre et n'ayant rien à voir avec les photos présentées sur le Net.

De plus, lorsqu'il s'est plaint auprès du personnel des nombreux moustiques dans la pièce, on lui a répondu que les insectes étaient considérés comme des «animaux de compagnie» et qu'en tuer un entraînerait une amende de 100 yuans (15 $). Hallucinant !

Une enquête officieuse menée dans une deuxième auberge a révélé que celle-ci fournissait également de fausses informations en ligne, telles que des distances erronées à partir des principaux sites touristiques et des descriptions trompeuses sur les chambres, les installations et équipements généraux.

«Voilà à quoi ressemblent les bed-and-breakfast dans cette ville - si les installations étaient plus agréables, ce serait un hôtel et non pas une auberge», a expliqué un membre du personnel de l'une des auberges au journaliste de CCTV. Ajoutant que certains gestionnaires demandaient à leurs employés de créer de fausses réservations et de laisser des critiques hypocrites en ligne pour accroître leur popularité.

Certaines entreprises obligeraient même les clients à leur donner une “bonne note” au moment de leur départ, ceux qui refusent risquent d'être harcelés par des appels téléphoniques répétés de l'auberge leur rappelant de soumettre un commentaire.

Dimanche, le site de réservation Meituan avait retiré de ses données les deux auberges incriminées.

Située près de la frontière du Myanmar dans la province du Yunnan (sud-ouest de la Chine), la ville de Lijiang est devenue l'une des destinations les plus populaires du pays depuis 1997, l'année de son classement au patrimoine mondial de l'UNESCO.

Avec ses nombreuses cultures, sa beauté naturelle, le site a attiré plus de 35 millions de touristes en 2016, contre seulement 16 millions en 2012. Début octobre 2017, le premier jour de vacances de la Semaine d'Or, plus de 30 000 personnes ont visité la vieille ville.

L'afflux de visiteurs est devenu un moteur majeur de l'économie locale, les entreprises liées au tourisme représentant plus de la moitié du produit intérieur brut de la municipalité. Le nombre d'auberges locales a triplé entre 2012 et 2016, pour en compter près de 3 000 aujourd'hui.

Alors que la plupart de ceux qui viennent à Lijiang pour une escapade paisible ou romantique du chaos de la vie urbaine, certains semblent penser que l'endroit a perdu son charme et son identité tout en étant noyé par le business et le commerce.

Une internaute sur Weibo nommée ‘Suhangxi' s'est promis de ne plus jamais retourner à Lijiang après une très mauvaise impression lors de sa première visite. S'y étant rendue fin d'octobre avec des amis, ils ont décidé de louer une voiture avec chauffeur auprès d'une agence locale pour les emmener au lac Lugu, un endroit pittoresque à environ cinq heures de route de la ville. Mais le conducteur à mi-chemin les a contraint à sortir de son véhicule. «Il était contrarié, car nous avons refusé de payer un supplément, que vous avons jugé non fondé», a-t-elle expliqué.

Même pour ceux qui n'ont jamais visité Lijiang, la réputation de la ville a souffert, avec de nombreuses unes de médias dénonçant des pratiques touristiques immorales.

En novembre 2016, une touriste de passage à Lijiang a été brutalement battue par un groupe d'hommes dans un restaurant barbecue, souffrant de graves blessures au visage. Ce n'est qu'après avoir posté en ligne quelques mois plus tard sa douloureuse expérience que la police locale a accéléré son enquête.

Suite à cet incident, l'Administration nationale du tourisme a donné un premier avertissement formel à la ville. L'année précédente, la cité de Lijiang avait déjà été avertie pour son traitement généralement médiocre des touristes, souvent escroqués ou contraints de dépenser une certaine somme d'argent.

«Les développeurs de Lijiang ne connaissent guère la théorie du développement et de la planification de la vieille ville et se soucient uniquement des profits générés par le tourisme», a conclu Tripvivid, un média spécialisé dans le tourisme en Chine, dans un de ses articles. En examinant la métamorphose de l'industrie hôtelière de Lijiang au cours des 20 dernières années, le rapport a souligné que le manque de supervision officielle des auberges était un obstacle important dans la protection de la culture traditionnelle locale.

Pour certains propriétaires d'auberges, le rapport de CCTV de samedi leur a permis de prendre un peu de recul quant à leurs entreprises. «Nous espérons sincèrement que Lijiang reviendra dans le droit chemin», a commenté une auberge sur son compte Weibo. «A tous les commerçants sans scrupules: S'il vous plaît, arrêtez de ternir l'image de Lijiang.»

Suhangxi, qui est finalement parvenue à admirer le paysage préservé du lac Lugu malgré son aventure rocambolesque, souhaite également le meilleur à Lijiang. «En dehors de la beauté naturelle, je pense que la partie la plus importante d'une destination touristique est la population locale», a-t-elle confié. 

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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