Suite à l'arrestation de sept hauts dirigeants de la Fédération Internationale de Football (FIFA) survenue mercredi, Michel Platini, ancien joueur international français et actuel président de l'Union des Associations Européennes de Football (UEFA) a annoncé avoir demandé la démission de Sepp Blatter, président de la FIFA, lors d'une conférence de presse jeudi après-midi à Zurich en Suisse, diffusée en directe dans les médias français.
Il a également apporté son soutien au principal adversaire de Sepp Blatter, le prince jordanien Ali Ben Hussein, en vue de l'élection du nouveau président de la fédération internationale prévue vendredi 29 mai.
Une position que ne semble pas partager le président de la Fédération Française de Football (FFF) Noël le Graët : " Il me semble que Sepp Blatter n'est pas mis en cause dans les différentes procédures judiciaires, à moins que j'aie raté un épisode", a-t-il déclaré la veille au quotidien français Le Parisien, réaffirmant son soutien à Michel Platini : "J'ai toujours dit que le meilleur candidat était Michel Platini qui, malheureusement, a choisi de ne pas se présenter à cette élection". Noël le Graët a affirmé "ne pas connaître" le prince jordanien Ali Ben Hussein.
Michel Platini a expliqué s'être entretenu en privée avec Sepp Blatter jeudi dans la matinée, en marge d'une réunion des six confédérations continentales de la FIFA (l'AFC (Asie), l'UEFA ( Europe), la CONMEBOL (Amérique du Sud), la CAF (Afrique), l'OFC ( Océanie) et la CONCACAF (Amérique du Nord, Centrale et Caraïbes) dont l'objet n'a pas été divulgué.
"Ce matin, il y avait une réunion des présidents des confédérations à 11 heures. Le président de la FIFA m'a donné la parole en premier, je lui ai dit que j'aimerais bien lui parler en tête à tête. Il m'a demandé de le faire devant les autres présidents. (...) Je lui ai demandé de démissionner, de partir de la FIFA. Nous avons ensuite discuté dans son bureau en tête à tête et j'ai renouvelé ma proposition lui disant qu'il devait partir. Je lui ai dit qu'il devait avoir l'honnêteté de voir que ça n'allait pas bien et que je pensais que ça aurait été bien pour son image et la situation qu'il nous quitte", a-t-il déclaré.
Le ministre français des Affaires Etrangères, Laurent Fabius, s'est dit pour un report de l'élection prévue vendredi, lors d'une interview jeudi matin à la radio publique française France Inter : "Cela fait beaucoup d'années qu'il y a des accusations de corruption dans ce milieu. La raison serait qu'on prenne un peu de temps, qu'on regarde ce qui est fondé, pas fondé, ensuite les instances se prononceront mais là, ça va donner une image désastreuse".
Depuis mercredi, un scandale d'envergure touche la FIFA après l'arrestation de sept de ses hauts dirigeants pour des faits de corruption, à la demande de la justice américaine. Des perquisitions ont également eu lieu au siège de l'organisation mondiale de football à Zurich dans le cadre d'une enquête sur l'attribution des Coupes du Monde de football en 2018 à la Russie et en 2022 au Qatar.