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L'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'OTAN affaiblira l'alliance, selon une universitaire grecque

Xinhua | 30.06.2022 08h53

L'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) est une évolution négative pour l'Occident, car elle finira par affaiblir l'alliance, a déclaré mercredi à Xinhua une universitaire grecque.

"Bien que les inquiétudes de la Finlande et de la Suède vis-à-vis de la Russie soient explicables, elles ne rendent pas pour autant leur adhésion à l'OTAN profitable pour l'alliance", a affirmé Pelagia Karpathiotaki, spécialiste en relations internationales et chercheuse à l'Université de commerce international et d'économie de Beijing.

"Ces deux pays seront considérés par la Russie comme des têtes de pont agressives, mais seront en même temps trop faibles pour être défendues par l'Occident", a indiqué Mme Karpathiotaki, commentant le sommet de l'OTAN en cours à Madrid.

La Turquie a abandonné ses objections à l'adhésion des deux pays à l'OTAN, mais de nombreuses questions subsistent concernant les plans d'élargissement de l'alliance avant et après le début de la crise en Ukraine.

Dans le cas de la Finlande et de la Suède, une fois le processus d'adhésion achevé, un nouvel espace d'instabilité verra le jour dans le système de sécurité européen, a expliqué Mme Karpathiotaki.

Les forces militaires minuscules de ces deux pays ajouteront peu à la puissance militaire globale de l'alliance, mais leur adhésion à l'OTAN créera de nombreux problèmes, a-t-elle déclaré.

"Il est dans l'intérêt de l'alliance d'éviter de se trouver piégée dans des zones qu'elle pourrait difficilement défendre, et une forte augmentation du nombre de ses membres rendra difficile la prise de décisions", a-t-elle noté.

"Les pays qui présentent de forts éléments anti-russes entraîneront en outre l'alliance dans des tensions indésirables avec Moscou", a souligné la chercheuse.

Ce point de vue a également été exprimé par plusieurs analystes politiques et militaires qui ne sont pourtant clairement pas pro-russes, a-t-elle ajouté.

Dans des circonstances normales, l'OTAN devrait évaluer dans quelle mesure les candidats peuvent contribuer à la défense collective de l'alliance. Mais aujourd'hui, l'expansion de l'OTAN est basée sur un récit idéologique plutôt que sur des critères de puissance, a-t-elle déclaré.

Selon ce récit, l'Occident "devait" s'étendre aux pays qui faisaient autrefois partie de l'Union soviétique, ou étaient sous la sphère d'influence soviétique, afin d'imposer les "valeurs occidentales" et la "démocratie".

En conséquence, des pays apportant une contribution minime ou même négative à la puissance collective de l'alliance se sont joints à elle, générant des problèmes dans une structure où les décisions doivent être prises à l'unanimité, a noté l'experte.

Ce problème est exacerbé par le fait que les alliés d'aujourd'hui possèdent des identités et des agendas géopolitiques très différents, contrairement à la "solide" OTAN du temps de la guerre froide, a-t-elle expliqué.

Pour Mme Karpathiotaki, l'argument selon lequel "nous devons être le plus nombreux possible face à la Russie à mesure que nous allons vers une nouvelle guerre froide" n'est pas non plus valable.

La question n'est en effet pas de savoir combien d'Etats composent l'OTAN, mais de quel pouvoir ils disposent, a-t-elle déclaré.

(Rédacteurs :Ying Xie, Yishuang Liu)
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