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La Somalie pourrait subir une famine à la mi-2022 si les pluies ne sont pas au rendez-vous, selon l'ONU

Xinhua | 30.03.2022 08h29

La Somalie pourrait subir une famine à la mi-2022 si les prochaines pluies saisonnières, d'avril à juin, sont insuffisantes, si le pouvoir d'achat chute à des niveaux record et si l'aide alimentaire n'atteint pas les zones les plus préoccupantes, selon un rapport sur la sécurité alimentaire publié lundi par les Nations Unies.

L'évaluation conjointe de l'Unité d'analyse de la sécurité alimentaire et de la nutrition pour la Somalie (FSNAU), un projet géré par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Réseau du système d'alerte rapide aux risques de famine (FEWSNET), indique que jusqu'à cinq millions de personnes auront besoin d'une aide humanitaire d'urgence pour éviter une détérioration de la sécurité alimentaire en Somalie.

"Si nous ne sommes pas en mesure d'agir maintenant, par une augmentation significative des ressources, nous commencerons à assister à des pertes de vie, à l'effondrement des moyens de subsistance et à un déplacement accru de la population des zones rurales, comme cela a été le cas dans un passé pas si lointain", a averti Etienne Peterschmitt, représentant de la FAO en Somalie.

"Les données sont très claires. Notre fenêtre pour éviter le pire se ferme rapidement. Si nous ne parvenons pas à atteindre les communautés rurales là où elles se trouvent dans les mois à venir, le poids de la responsabilité collective pour ce qui est à venir sera vraiment lourd", a-t-il écrit dans le rapport publié à Mogadiscio, la capitale de la Somalie.

Le rapport indique que les pénuries d'eau, les décès de bétail et la montée en flèche des prix des denrées alimentaires, exacerbés par le conflit en cours et les chocs affectant les approvisionnements mondiaux, ont entraîné une détérioration rapide de la sécurité alimentaire.

Selon l'ONU, la situation humanitaire en Somalie était déjà grave en raison de décennies de conflit, de chocs climatiques récurrents et d'épidémies, notamment les effets de la pandémie de COVID-19.

Avant même la sécheresse actuelle, on estime que 7,7 millions de Somaliens avaient besoin d'aide humanitaire et de protection cette année, soit 30 % de plus qu'il y a un an.

Selon l'ONU, la situation s'est détériorée, la sécheresse actuelle ayant anéanti les récoltes et le bétail mourant par manque d'eau et de pâturages, privant de nombreuses communautés pastorales de leur seule source de revenus.

Le rapport affirme que les Nations Unies, le gouvernement et les partenaires humanitaires intensifient leurs interventions afin de répondre aux besoins critiques et d'éviter des conséquences désastreuses.

Toutefois, sans financement supplémentaire, la réponse sera paralysée au pire moment possible, selon la FAO.

(Rédacteurs :Ying Xie, Yishuang Liu)
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