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Attaque-France: le principal suspect a reconnu les faits, selon le procureur national antiterroriste

Xinhua | 30.09.2020 09h09

Selon les premiers éléments de l'enquête livrés par le procureur, le mis en cause, Hassan Mahmoud Zaheer, un Pakistanais de 25 ans a "reconnu la matérialité des faits", et son acte est prémédité.

"Il a dit qu'il a regardé ces derniers jours les vidéos en provenance du Pakistan, évoquant la publication initiale et la nouvelle publication des caricatures de Mohamet", a expliqué le procureur national antiterroriste Jean-François Ricard qui a fait le point sur l'enquête ce mardi.

Hassan Mahmoud Zaheer s'est dit alors en "colère", après la republication des caricatures de Mohamet, et a décidé de s'en prendre au journal Charlie Hebdo. Ses recherches lui ont permis d'identifier l'immeuble de la rue Nicolas-Appert dans le 11ème arrondissement de Paris, sans qu'il ne soit informé que le journal avait déménagé à la suite de l'attentat de janvier 2015, a dit M. Ricard.

L'assaillant a reconnu dans la foulée avoir procédé à des repérages les 10 août, 22 et 24 septembre avant de commettre l'attaque. Un aveu corroboré selon le procureur par l'exploitation de son téléphone et de la vidéo surveillance.

"Le jour des faits, il s'est rendu à Saint-Denis (banlieue parisienne) pour acheter un hachoir ainsi qu'un marteau et trois bouteilles de White Spirit trouvées sur les lieux", a indiqué M. Ricard, précisant que le projet initial de M. Zaheer était d'entrer dans les locaux du journal, si nécessaire à l'aide du marteau, puis de les incendier grâce aux bouteilles de White Spirit, un diluant à peinture qui est fortement inflammable.

Mais le suspect va changer de stratégie une fois arrivé devant l'ancien siège de Charlie Hebdo. "En apercevant les victimes, il a pensé que ces dernières travaillaient pour le journal satirique, et a finalement choisi de les attaquer", a dit le procureur.

Les constations réalisées sur les lieux du crime ont permis de retrouver sur place un sac dans lequel se trouvait deux bouteilles de White Spirit, des morceaux de tissus, un marteau, un billet de train et des cartes SIM. L'arme du crime, un hachoir abandonné, a été retrouvée sur la rue Richard Lenoir.

L'exploitation du téléphone a permis la découverte d'une vidéo datée du 25 septembre à 8h02, d'une durée de 2 minutes 59 secondes, dans laquelle l'intéressé a annoncé son geste à venir: "Ici en France ils font des caricatures sur notre plus grand bien-aimé prophète. Moi aujourd'hui, le 25 septembre, je vais aller me révolter contre ça", dit M. Zaheer, en pleurant dans la vidéo et invoquant Dieu sans pour autant faire allégeance à aucun groupe terroriste, a précisé le procureur.

Selon M. Ricard, le suspect est arrivé en France en août 2018. Il est inconnu de l'ensemble des services de renseignements, et n'a jamais été condamné. Il avait seulement "fait l'objet en juin dernier d'un rappel à la loi pour un port d'arme prohibé", a indiqué le procureur.

Hassan Mahmoud Zaheer avait été pris en charge par les services sociaux en tant que mineur non accompagné parce qu'il s'est présenté sur une fausse identité. Il ne bénéficie d'aucun titre de séjour, et avait rendez-vous le jour de l'attaque à la préfecture de Val d'Oise à propos de sa situation administrative.

L'attaque a fait deux victimes, tous salariés de l'agence Premières Lignes. La première, une femme de 28 ans, a eu "plusieurs plaies et fractures au visage", et un homme de 32 ans, qui présente "plusieurs fractures du crâne et toujours hospitalisé dans un état très grave", a indiqué le procureur.

Une information judiciaire est ouverte des chefs de "tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste et d'association de malfaiteurs terroristes à caractère criminel".

(Rédacteurs :孙晨晨, Yishuang Liu)
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