Dernière mise à jour à 09h36 le 17/06
L'Etat français a commandé de 3,7 milliards de masques en cas de seconde vague de COVID-19 à l'automne prochain, a indiqué mardi Jérôme Salomon, directeur général de la Santé lors de son audition par la commission d'enquête parlementaire à l'Assemblée nationale.
L'un des principaux sujets de son audition concernait la gestion des stocks de masques par le gouvernement et les autorités sanitaires : "la France disposait d'un stock stratégique d'Etat de 115 millions de masques chirurgicaux, ce stock stratégique d'Etat. Il faut bien préciser que c'est un stock qui est détenu par Santé publique France, qui est une relative exception mondiale, puisque la plupart des autres pays n'ont pas ce dispositif et que nous avons cette particularité qui est liée à notre histoire", a-t-il souligné en réponse au député Les Républicains (LR) Eric Ciotti.
Interrogé à propos de la destruction de stocks de masques périmés en 2018, Jérôme Salomon a affirmé que ces stocks étaient "de très mauvaise qualité, ce qui nous a conduit à proposer leur destruction." En octobre 2018, le directeur général de la Santé a déclaré avoir commandé 100 millions de masques : "nous considérions que laisser un stock dormant n'était pas forcément une bonne solution. Que ce stock devait servir, que ce stock devait être régulièrement réalimenté pour qu'il n'y ait pas d'un seul coup l'ensemble du stock qui soit périmé."
"Etions-nous prêts à la veille de l'épidémie?", a demandé un député du Parti socialiste. "Je cherche désespérément un pays qui pourrait se targuer d'avoir été près d'avoir parfaitement géré cette pandémie compte tenu du caractère totalement inédit, meurtrier, brutal de cette pandémie", a répondu Jérôme Salomon, soulignant que le monde entier "a été surpris par cette crise totalement inédite, massive, rapide, brutale, mondiale. Aucun pays n'est épargné."
Au sujet des traitements, le directeur général de la Santé a expliqué qu'il y avait eu "une volonté immédiate de nos équipes médicales, en particulier pour les malades les plus graves, de donner un accès aux meilleurs traitements. [...] Il y a des polémiques entre scientifiques, on peut en parler autant que vous voulez, mais simplement, ce que je veux dire, c'est que l'accès à l'hydroxychloroquine a été permis, évidemment, dans le cadre de recherches cliniques".
"Nous avons beaucoup progressé sur la capacité de test aujourd'hui, avec une stratégie de test très volontariste qui est d'aller chercher toutes les personnes symptomatiques", a-t-il souligné au sujet des tests prioritairement effectués sur les personnes hospitalisées.
A propos des consignes données concernant l'inutilité du port du masque début mars, Jérôme Salomon s'est défendu : "On ne savait pas (...) si ce virus pouvait être transmis par des aérosols. (...) Donc nous avons suivi les recommandations des experts internationaux."
Concernant la situation actuelle de l'épidémie en France, "il y a moins de malades que prévu, et moins de personnes contact que prévu", a-t-il indiqué, précisant que les tests non utilisés seront dédiés aux personnes ayant peu accès au système de soin pour "traquer les foyers potentiels" durant l'été.