Dernière mise à jour à 09h26 le 10/06
Le Secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres a averti mardi la communauté internationale que le nombre de personnes en situation d'insécurité alimentaire ou nutritionnelle à travers le monde augmenterait très rapidement.
"Il y a largement assez de nourriture dans le monde pour nourrir les 7,8 milliards de personnes que compte notre population. Mais, aujourd'hui, plus de 820 millions de personnes ont faim. Et quelque 144 millions d'enfants de moins de cinq ans - soit plus d'un sur cinq dans le monde - souffrent d'un retard de croissance. Nos systèmes alimentaires sont en train d'échouer, et la pandémie de COVID-19 ne fait qu'aggraver les choses", a déclaré le chef de l'ONU à l'occasion de la publication d'une note d'orientation des Nations Unies sur l'impact du COVID-19 sur la sécurité alimentaire.
"Cette année, quelque 49 millions de personnes supplémentaires pourraient tomber dans l'extrême pauvreté en raison de la crise du COVID-19", a-t-il averti.
Chaque baisse d'un point de pourcentage du PIB mondial signifie 0,7 million d'enfants supplémentaires souffrant d'un retard de croissance, a-t-il indiqué. "Même dans les pays où la nourriture est abondante, nous constatons des risques de perturbation de la chaîne d'approvisionnement alimentaire", a-t-il ajouté.
Face à cette situation dramatique, M. Guterres a exhorté la communauté internationale à "se mobiliser pour sauver des vies et préserver les moyens de subsistance (des gens), en concentrant son attention sur les endroits où le risque est le plus élevé".
"Tous les pays doivent accroître leur soutien aux secteurs de la transformation et du transport des aliments et aux marchés alimentaires locaux, et garder les canaux commerciaux ouverts afin de garantir la continuité des systèmes alimentaires", a souligné M. Guterres.
"Ils doivent également veiller à ce que les programmes d'aide et de relance atteignent les populations les plus vulnérables, en répondant notamment aux besoins en liquidités des petits producteurs alimentaires et des entreprises rurales", a-t-il ajouté.
"Tous les pays doivent garantir l'accès à des aliments sûrs et nutritifs, en particulier pour les jeunes enfants, les femmes enceintes et allaitantes, les personnes âgées et les autres groupes à risque", a-t-il déclaré.
M. Guterres a également appelé à investir pour l'avenir. "Nous avons la possibilité de construire un monde plus inclusif et plus durable. Bâtissons des systèmes alimentaires qui répondent mieux aux besoins des producteurs et des travailleurs alimentaires (...) Offrons un accès plus inclusif à des produits alimentaires sains et nutritifs, afin d'éradiquer la faim dans le monde", a-t-il affirmé.
"Si nous faisons tout cela (...) nous pouvons éviter certaines des pires conséquences de la pandémie de COVID-19 sur la sécurité alimentaire et la nutrition, et nous pouvons le faire d'une manière qui contribue à la transition écologique dont nous avons besoin", a conclu le chef de l'ONU.