La Turquie rejette le projet de loi du Congrès américain comme "un mépris de décisions souveraines"

La Turquie a rejeté jeudi un projet de loi adopté par la Commission des affaires étrangères du Sénat des États-Unis, encourageant des sanctions contre Ankara, dénonçant un mépris pour les décisions souveraines en matière de sécurité nationale.

Les initiatives adoptées par les deux chambres du Congrès "selon des considérations politiques internes, et soutenues par des cercles turcophobes connus, sont une nouvelle manifestation du mépris affiché envers nos décisions souveraines en matière de sécurité nationale", a déclaré dans un communiqué le ministère turc des Affaires étrangères, observant que ces initiatives ne servaient aucun autre but que de nuire aux relations turco-américaines.

Rappelant qu'Ankara a déjà répondu à un projet de loi similaire adopté par la Chambre des Représentants américaine le 29 octobre, le ministère a déclaré que les tentatives pour amener ce nouveau projet de loi devant le Sénat montrait que les explications de la Turquie ne sont pas entendues.

"Nous appelons le Congrès américain à adopter une approche constructive préservant nos objectifs communs pour développer les relations turco-américaines qui ont été confirmées au plus haut niveau ces dernières semaines, et à agir de manière raisonnable", indique ce communiqué.

La Commission des Affaires étrangères du Sénat a voté mercredi par 18 voix contre 4 l'envoi de la "Loi de 2019 pour promouvoir la sécurité nationale et éviter la résurgence d'ISIS" devant le Sénat afin d'adopter des sanctions contre la Turquie suite à son offensive en Syrie et à son achat de systèmes de missiles russes S-400.

La question des missiles S-400 entre Ankara et Washington n'est plus une question technique ou une question de défense, mais bien une question de politique nationale américaine, a estimé mercredi le porte-parole présidentiel turc Ibrahim Kalin.

La commande de systèmes de défense antimissile russes S-400 par la Turquie a conduit le gouvernement américain à suspendre en juillet la participation d'Ankara à son programme de développement conjoint de chasseurs F-35 de cinquième génération.