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France : les violences en marge du mouvement des "gilets jaunes" se multiplient

Xinhua | 22.11.2018 14h13

Les "gilets jaunes" se sont mobilisés pour la cinquième fois consécutive ce mercredi contre la hausse des taxes sur le carburant. Mais si l'ampleur de la mobilisation de ces quatre derniers jours reste moindre comparée à celle de la première journée de manifestation, la flambée de violences en marge des actions menées par le mouvement inquiète les autorités qui prônent le dialogue mais aussi la "fermeté" face à ces violences urbaines.

Blocages de dépôts de carburant, opérations escargot, péages gratuits... Les manifestations des "gilets jaunes" ont débuté samedi dernier et mobilisé ce jour-là 287.100 manifestants sur tout le territoire.

Depuis, le mouvement n'a pas mobilisé autant avec moins du dixième de cette participation lundi, et semble se durcir. Des incidents violents sont de plus en plus souvent signalés en marge de ses actions de blocage.

C'est par exemple le cas en Gironde (sud-ouest), où le péage de Virsac a été entièrement saccagé dans la nuit de lundi à mardi en marge de la protestation des "gilets jaunes" sur l'autoroute A10. Dans un communiqué, l'opérateur d'autoroutes Vinci Autoroutes parle de "dégâts très importants qui rendent impossibles une remise en service rapide de l'installation" détruite et incendiée.

Le département du Nord a également réagi ce mercredi à travers un communiqué pour dénoncer les dégradations causées par les manifestations des "gilets jaunes". "Ces manifestations de ces derniers jours ont engendré, sur certains points de blocage, d'importantes dégradations des routes départementales gérées par le département du Nord", indique le document qui estime les dépenses de réparation à 500.000 euros.

A ces dégradations s'ajoutent de violentes altercations et des propos racistes ou homophobes proférés à l'endroit de certains automobilistes ou passants en marge des manifestations des "gilets jaunes". Mais ces derniers se démarquent de ces actes de violences et accusent des "casseurs" qui infiltrent leur mouvement. "On n'est pas des casseurs", s'est défendu mercredi sur BFMTV Yves Garrec, porte-parole des "gilets jaunes" à Toulouse.

Le dernier bilan annoncé par le ministère de l'Intérieur fait désormais état de "2 décès, 552 blessés dont 95 blessés parmi les forces de l'ordre". Depuis le début du mouvement, celles-ci ont procédé à "582 interpellations et 450 gardes à vue ont eu lieu", a indiqué la même source. Face à cette flambée de violence, les autorités comptent répondre par la "fermeté".

Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a indiqué ce mercredi que ces comportements sont "inacceptables" et que l'Etat sera "intraitable" sur l'ordre public. "Nous ne pouvons accepter les deux personnes qui sont décédées, des centaines de blessés (...) des propos racistes, antisémites, homophobes qui ont été entendus et filmés. La réponse de l'Etat sera ferme et la sévérité sera de mise", a-t-il déclaré mercredi lors de la conférence de presse tenue à la suite du conseil des ministres.

Le président de la République Emmanuel Macron a appelé mardi au "dialogue", estimant que "c'est dans le dialogue qu'on peut en sortir, dans l'explication, dans la capacité à trouver à la fois le bon rythme et les solutions de terrain".

Le gouvernement dit maintenir le cap et n'envisage pas de revenir sur l'application de la taxe carbone prévue le 1er janvier prochain. "J'entends ce que disent les Français mais je ne change pas de cap. La taxe carbone sera maintenue. Il le faut", a déclaré dimanche dernier sur la chaîne de télévision publique France 2 le Premier ministre Edouard Philippe, en réponse à la protestation des "gilets jaunes".

Une réponse qui ne semble pas satisfaire les "gilets jaunes" toujours mobilisés. Ils ont d'ores et déjà lancé un appel à manifester samedi prochain à Paris et ont reçu le soutien du syndicat Force ouvrière (FO) Transport, qui a appelé dans un communiqué ses adhérents et sympathisants à soutenir le mouvement.

Mercredi matin, 7.171 manifestants répartis sur 337 sites et 96 blocages sont recensés par le ministère de l'Intérieur contre 10.660 manifestants et 208 barrages mardi.

Malgré ce recul marqué concernant la mobilisation, l'action des "gilets jaunes" est approuvée par 70% des Français selon un sondage Elabe/BFMTV paru ce mercredi.

"Pour 74% des sondés, la politique de l'exécutif a un effet négatif sur leur pouvoir d'achat, et 78% des sondés estiment que la hausse des taxes sur les carburants ne vise pas à mettre en place la transition écologique", indique l'enquête.

(Rédacteurs :实习生2, Yishuang Liu)
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