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Le président français donne le coup d'envoi des commémorations du centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale

Xinhua | 05.11.2018 08h28

Le président français Emmanuel Macron a assisté, dimanche soir, aux côtés de son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier, à un concert dans la cathédrale de Strasbourg (Est), première étape des commémorations du centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale qui vont le conduire en l'espace d'une semaine à sillonner onze départements sur les traces de la Grande guerre.

Cent ans après la fin de la Première Guerre mondiale, le Président Macron a entamé dimanche soir à Strasbourg, cité alsacienne symbole de la réconciliation franco-allemande, une "itinérance mémorielle" - selon la formule de l'Elysée - qui le conduira dans l'Est et le Nord du pays sur des sites emblématiques de la Grande Guerre.

En l'espace d'une semaine, il sillonnera onze départements avant d'officier le 11 novembre - date de l'armistice - sous l'Arc de Triomphe, où le chef de l'Etat ravivera la flamme du soldat inconnu en présence d'une soixantaine de dirigeants étrangers.

Le chef de l'Etat français a accueilli dimanche soir son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier sur le parvis de la cathédrale de Strasbourg, pavoisée pour l'occasion du drapeau européen. Après une cérémonie militaire, ils ont assisté avec leurs épouses à un concert d'oeuvres de Debussy et Beethoven sur le thème de la paix européenne et du retour de l'Alsace-Moselle à la France avant de se rendre au Palais Rohan pour un cocktail dînatoire.

Après avoir passé la nuit à Strasbourg, le Président Macron est attendu lundi en Moselle, à Morhange, où 27 000 soldats français ont été tués le 22 août 1914. Mardi, il se rendra des Eparges (Meuse) au célèbre champ de bataille de Verdun avant de rejoindre Reims où il inaugurera avec le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, la "Force Noire", un monument hommage aux forces africaines.

Après une étape à Charleville-Mézières (Ardennes), où un conseil des ministres décentralisé se tiendra mercredi matin, Emmanuel Macron se rendra à la Flamengrie (Nord) où le premier coup de clairon du cessez-le-feu a retenti le 7 novembre 1918.

Jeudi, le président de la République assistera à Notre-Dame-de-Lorette (Pas-de-Calais) à une cérémonie dans la nécropole nationale où est installé un "anneau de mémoire", rendant hommage aux 600 000 victimes, de toutes nationalités, du conflit dans le Nord-Pas-de-Calais.

Vendredi, il s'entretiendra avec la Première ministre britannique Theresa May à Albert (Somme), avant une visite de la nécropole franco-britannique de Thiepval.

Samedi aura lieu une cérémonie sobre avec la chancelière allemande Angela Merkel dans la clairière de Rethondes, à Compiègne (Oise), où fut signé l'armistice le 11 novembre 1918.

Dimanche, en présence d'une soixantaine de dirigeants étrangers dont les présidents américain Donald Trump et russe Vladimir Poutine, le chef de l'Etat français présidera la traditionnelle cérémonie parisienne à l'Arc de Triomphe. Comme en 2017, il n'y aura pas de défilé militaire.

Au-delà de la dimension mémorielle et diplomatique de ce périple présidentiel inédit, "l'itinérance" d'Emmanuel Macron, au plus bas dans les sondages, revêt aussi une forte dimension politique et sociale dans un contexte intérieur tendu.

"Chaque étape sera l'occasion d'aborder les préoccupations actuelles des territoires visités, qui tentent de rebondir après avoir été frappés par la désindustrialisation et les bouleversements agricoles", a fait savoir l'Elysée.

Emmanuel Macron veut manifestement adresser un message à des territoires lourdement frappés par le chômage où Marine Le Pen a réalisé de très forts scores lors du premier tour de la présidentielle en 2017.

Ces régions "n'ont pas vécu que les guerres, elles ont également vécu la désindustrialisation et les coups de boutoir de la mondialisation", a-t-il déclaré dans une interview au journal Ouest-France publiée jeudi, ajoutant qu'il voulait "montrer que ce sont des territoires d'avenir" en insistant sur les projets pour une ambition industrielle.

Sont notamment prévus des visites de sites industriels, des échanges avec des investisseurs, des rencontres avec les élus locaux et les habitants pour parler de l'avenir des territoires. La question des infrastructures de santé et le plan pauvreté sont également au programme des déplacements du Chef de l'Etat.

Emmanuel Macron, souvent accusé d'être le "président des riches" et "des villes", espère ainsi saisir l'opportunité des commémorations de la fin de la Première Guerre mondiale pour renouer avec le terrain et retisser les liens avec la population. Mais d'aucuns dénoncent déjà un "mélange des genres".

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Gao Ke)
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