Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a présidé mercredi à Paris l'hommage aux travailleurs chinois morts pendant la Première Guerre mondiale.
La cérémonie officielle a eu lieu au Jardin Baudricourt, du 13ème arrondissement de Paris, en présence de Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement, et de Jean-Marc Todeschini, nouveau secrétaire d'Etat aux Anciens combattants et à la Mémoire, de la réprésente de la maire de Paris, ainsi que des responsables de la communauté d'origine chinoise en France.
Dans un discours prononcé à cette occasion, M. Le Drian a rappelé qu'en février 1916, alors que la guerre fait rage en Europe, la France et le Royaume-Uni, qui se trouvent affaiblis par le manque de main d'œuvre, concluent un accord avec la Chine pour l'envoi de travailleurs. 140 000 Chinois ont quitté ainsi leur pays pour participer à l'effort de guerre français. A leur arrivée en France, tous expérimentent des conditions de travail difficiles, dans des manufactures d'armes, des mines ou encore des usines, et participent ainsi à l'effort de guerre de la France. A leur manière, ils sont - sur le front économique - les combattants de la France alors engagée dans une guerre totale. Certains y laisseront leur vie, a précisé le ministre français de la Défense.
Selon M. Le Drian, tous ces travailleurs chinois ont contribué à empêcher l'effondrement de la France pendant la Première Guerre mondiale, et ont ainsi contribué à l'Armistice, et à la victoire de la France dans cette guerre. Selon lui, ces travailleurs chinois, par leurs sacrifices et efforts, ont aussi contribué à l'amitié franco-chinoise.
Pour sa part, M. Deng Li, chargé d'affaires par intérim de l'Ambassade de Chine en France a, dans son intervention prononcée à la cérémonie au Jardin Baudricourt, rappelé qu'il y a 100 ans, 140 000 travailleurs chinois ont traversé des océans pour venir en Europe. Ils ont assumé, pendant la guerre, "toutes sortes de travaux pénibles", et plus de 20 000 parmi eux reposent éternellement sur cette terre, loin de leur pays natal. Après la Première Guerre mondiale, beaucoup de ces travailleurs chinois ont choisi de rester en France. Ces premiers résidents chinois en France jouent désormais un "rôle de trait d'union" entre les peuples chinois et français, a-t-il indiqué. M. Deng Li a également saisi cette occasion pour remercier le gouvernement et le peuple français qui "ont reconnu le rôle de ces travailleurs chinois dans l'histoire de la Première Guerre mondiale". Ses remerciement vont également à la communauté chinoise en France et aux amis français qui ont "déployé des efforts inlassables pour préserver et faire reconnaître cette partie de l'histoire", a-t-il souligné.
M. Bounmy Rattanavan, co-président du Conseil pour l'intégration de la communauté d'origine chinoise en France (CICOC) a, dans un discours prononcé à la cérémonie au Jardin Baudricourt, rappelé les efforts déployés par le CICOC pendant les 30 dernières années passées en vue de la reconnaissance du rôle de ces travailleurs chinois, et préserver et faire reconnaître cette partie de l'histoire.
En 1998, lors des cérémonie du 80ème anniversaire de l'Armistice, le CICOC a érigé, au Jardin Baudricourt, une stèle "à la mémoire des travailleurs et des combattants chinois morts pour la France", a précisé M. Bounmy Rattanavan. "Ce monument commémoratif a été souhaité dès après la guerre, par les travailleurs et combattants chinois. Cette commémoration a été renouvelée en 2008", a poursuivi M. Bounmy Rattanavan.