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L'ancien général serbe Radko Mladic condamné à la perpétuité pour génocide

le Quotidien du Peuple en ligne | 24.11.2017 09h46

C'est un Ratko Mladic, le général serbe bosniaque dont les forces ont tiré des obus sur Sarajevo et perpétré le pire massacre qu'ait connu l'Europe depuis la Seconde Guerre mondiale, n'ayant exprimé aucun regret qui a été reconnu coupable de génocide et d'autres crimes et condamné à passer le reste de sa vie derrière les barreaux. Provocant jusqu'au bout, Mladic a été expulsé de la salle d'audience du tribunal des crimes de guerre yougoslaves des Nations Unies après avoir crié aux juges : « Tout ce que vous avez dit sont de purs mensonges. Honte à vous ! ». Il a été envoyé dans une pièce voisine pour suivre les débats sur un écran de télévision tandis que le juge président Alphons Orie le déclarait coupable de 10 chefs d'accusation qui incluaient également des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité.

Les organisations des droits de l'homme ont salué le verdict comme une preuve que même les hauts gradés militaires longtemps considérés comme intouchables ne sauraient échapper à la justice pour toujours. Mladic a passé des années en cavale avant son arrestation en 2011. « Ce verdict historique marque un moment important pour la justice internationale et envoie un message puissant dans le monde entier selon lequel l'impunité ne peut pas et ne sera pas tolérée », a déclaré John Dalhuisen, directeur Europe d'Amnesty International. Pour les procureurs, c'était la fin de 23 ans d'efforts pour rendre la justice au tribunal des Nations Unies pour les atrocités commises pendant les guerres balkaniques du début des années 1990. La condamnation de Radko Mladic a marqué la fin du procès final avant que le tribunal ferme définitivement ses portes à la fin de l'année.

Mais les batailles juridiques continueront. Les avocats de Mladic se sont engagés à faire appel de ses condamnations pour 10 chefs d'accusation liés à une série d'atrocités commises depuis le début de la guerre de Bosnie, de 1992-95 jusqu'à son extrême fin. « L'équipe de la défense considère que ce jugement est erroné, et il y aura un appel, et nous pensons que l'appel corrigera les erreurs de la chambre de première instance », a annoncé l'avocat de Radko Mladic, Dragan Ivetic. Le fils du condamné, Darko, a déclaré que son père lui avait dit après le verdict que le tribunal était une « commission de l'OTAN ... essayant de criminaliser un effort juridique du peuple serbe en temps de guerre civile pour se protéger de l'agression ».

Le juge-président, Alphons Orie, avait ouvert l'audience en lisant une litanie d'horreurs perpétrées par les forces sous le contrôle de Mladic. « Les détenus ont été contraints de violer et de se livrer à d'autres actes sexuels dégradants entre eux. De nombreuses femmes musulmanes de Bosnie qui ont été illégalement détenues ont été violées », a dit M. Orie. C'est à Srebrenica que la guerre a atteint son point culminant alors que les forces serbes de Bosnie ont envahi ce qui était supposé être un refuge sûr protégé par les Nations Unies. Après avoir chassé les femmes et les enfants, les forces serbes ont systématiquement assassiné quelque 8 000 hommes musulmans, jeunes et vieux. Le conflit dans l'ex-Yougoslavie a éclaté après l'explosion du pays au début des années 1990, les crimes les plus graves ayant eu lieu en Bosnie. Plus de 100 000 personnes sont mortes et des millions ont perdu leurs maisons avant la signature d'un accord de paix en 1995. Mladic s'est caché pendant une dizaine d'années avant son arrestation en Serbie en mai 2011.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Wei SHAN)
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