Dernière mise à jour à 09h20 le 19/09
L'Inde a considéré lundi que les réfugiés rohingyas en provenance du Myanmar constituaient "une menace potentielle et très grave à la sécurité nationale", promettant de les expulser sous peu.
Dans une déposition écrite soumise à la Cour suprême, le gouvernement accuse cette communauté musulmane qui fuit les violences au Myanmar pour se réfugier en Inde et au Bangladesh "de se livrer à des activités anti-nationales et de faire transiter des fonds via la hawala", ce système informel de virement de fonds en vigueur dans des pays musulmans.
"Il existe un potentiel grave (...) d'éruption de violence de la part de Rohingyas radicalisés contre les bouddhistes en Inde", poursuit le gouvernement dans sa réponse à la cour après que cette dernière a été saisie par deux Rohingyas contestant la décision de les expulser.
"Le droit de résider et de s'installer dans le pays est uniquement réservé aux citoyens et non aux immigrés clandestins", ajoute-t-il en rappelant que l'Inde n'est pas signataire de la Convention des Nations Unies relative au statut des réfugiés et qu'elle n'y est donc pas liée.
La prochaine audience a été fixée au 3 octobre.
On estime que plus de 40.000 Rohingyas venant du Myanmar se sont réfugiés ces dernières années en Inde et que 30 à 40% d'entre eux ont été enregistrés comme tels par le Haut-commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR).
Le mois dernier, le secrétaire d'Etat à l'Intérieur, Kiren Rijiju, avait déclaré devant le Parlement que les Rohingyas "sont des immigrants illégaux et que le gouvernement entend les expulser". Pour l'heure, le processus d'expulsion n'a toujours pas débuté.