Dernière mise à jour à 09h29 le 16/08
Yohei Kono, un homme politique modéré japonais autrefois président de la Chambre des représentants, a critiqué la politique sécuritaire et diplomatique du Premier ministre Shinzo Abe, estimant que les longues années au pouvoir de ce dernier sont "une catastrophe pour le peuple japonais".
Dans une interview accordée en juillet dernier et publiée mardi dans le journal Kanagawa Shimbun à l'occasion du 72e anniversaire de la capitulation du Japon, M. Kono, 80 ans, a déclaré qu'il était né en temps de guerre et qu'il en connaissant les horreurs.
Il a souligné que les problèmes dans le monde entier devaient être réglés par des moyens diplomatiques et économiques tels que l'aide au développement, et non par la guerre. Pour lui, les dirigeants politiques doivent tout faire pour empêcher la guerre.
Notant que les Etats-Unis sont un pays "guerrier", M. Kono se dit préoccupé par la politique de sécurité du Japon qui suit celle des Etats-Unis, notamment la volonté du gouvernement Abe de doter à nouveau le pays d'une armée au nom d'un "droit à l'auto-défense collective" et ses tentatives d'amender en ce sens la Constitution pacifiste du Japon.
Il appelle le gouvernement japonais à attacher davantage d'importance aux relations avec ses voisins asiatiques tels que la Chine et la Corée du Sud.
Yohei Kono a été député du Parti libéral-démocrate (PLD, au pouvoir). Il est célèbre pour une déclaration officielle faite en 1993 en tant que secrétaire général du gouvernement dans laquelle il a reconnu l'implication du Japon dans le recrutement forcé des "esclaves sexuelles" pendant la Seconde Guerre mondiale, présentant ses excuses aux victimes.
Il est le père de Taro Kono, qui est devenu début août ministre des Affaires étrangères.