Dernière mise à jour à 13h28 le 24/07
Dans le cadre des nouveaux efforts de médiation déployés par Ankara, le président turc Recep Tayyip Erdogan a rencontré dimanche le roi d'Arabie saoudite Salmane ben Abdelaziz Al Saoud, afin de discuter de la crise diplomatique qui oppose le Qatar au quartet mené par l'Arabie saoudite.
Les deux dirigeants se sont entretenus des relations bilatérales et des derniers développements dans la région, ainsi que des efforts de lutte contre le terrorisme, a rapporté la SPA, l'agence de presse officielle saoudienne.
La tournée de M. Erdogan dans le Golfe, qui l'emmènera également au Qatar et au Koweït, s'inscrit dans le contexte de la nouvelle offensive diplomatique turque, destinée à négocier une sortie de la crise diplomatique qui divise les pays du Golfe. Au début du mois, le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu avait déjà effectué une tournée dans le Golfe pour tenter de jouer un rôle de médiateur de cette crise, sans parvenir à aucun résultat significatif.
Le quartet mené par l'Arabie saoudite, qui comprend également les Emirats arabes unis (EAU), Bahreïn et l'Egypte, a coupé toute relation diplomatique avec le Qatar le 5 juin, et a imposé un blocus à cette petite mais riche nation du Golfe.
Les quatre pays ont en effet accusé Doha de soutenir le terrorisme et de s'ingérer dans leurs affaires intérieures, des allégations qui ont été fermement démenties par le Qatar.
La Turquie a publiquement affiché son soutien au Qatar, un pays avec lequel elle entretient d'étroites relations économiques et sécuritaires, et a critiqué comme inhumain le blocus dirigé Riyad.
Un peu plus tôt dimanche, avant de s'envoler pour l'Arabie saoudite, M. Erdogan a affirmé aux journalistes à Istanbul que la Turquie cherchait une solution rapide au contentieux diplomatique qui divise les pays du Golfe.
"Personne n'a intérêt à voir la crise se prolonger davantage", a-t-il déclaré.
Le quartet a soumis au Qatar une liste de 13 demandes, qui comprennent entre autres la fermeture d'une base militaire située sur son territoire. La Turquie a récemment déployé des troupes sur cette base, dans le but de renforcer la position du Qatar face aux sanctions et aux menaces de ses voisins.
Ankara a refusé de retirer ses troupes, une décision qui a vivement contrarié les quatre pays arabes.
Des signes d'apaisement de la crise ont cependant émergé ces derniers temps, notamment après la visite du secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson dans le Golfe, durant laquelle les Etats-Unis et le Qatar ont signé un accord de lutte contre le financement du terrorisme.
Cet accord répond de fait à l'une des demandes essentielles du bloc dirigé par l'Arabie saoudite, qui accuse Doha d'avoir financé et soutenu un certain nombre d'organisations extrémistes comme les Frères musulmans en Egypte, le mouvement Hamas dans la bande de Gaza, et le Hezbollah au Liban.
Au cours de la semaine, le Qatar a également révisé ses lois antiterroristes, une mesure qui a été saluée comme une "avancée positive" par les EAU.