Dernière mise à jour à 10h33 le 08/07
Selon les autorités locales, au moins 28 détenus ont été tués et 3 autres ont été blessés jeudi au Mexique lors d'une mutinerie qui a éclaté dans une prison d'Acapulco, port touristique de l'Etat de Guerrero, déchiré par la violence du crime organisé. Le drame a commencé à l'aube, dans le Centre de réinsertion sociale de Las Cruces, quand une bagarre est survenue entre détenus, faisant 28 morts et 3 blessés, a déclaré lors d'une conférence de presse Roberto Alvares, porte-parole chargé de la sécurité à Guerrero, précisant que la dispute est due à la « lutte permanente entre groupes rivaux à l'intérieur de la prison ».
Les autorités ont lancé une opération conjointe assurée par la police et l'armée, avec le soutien de deux hélicoptères, ce qui a permis de reprendre le contrôle de tous les pavillons de l'établissement. Détail macabre, des médecins légistes ont confié à l'AFP que quatre victimes avaient été décapitées. « Depuis l'entrée de la prison, on sentait une forte odeur de sang » a expliqué l'un d'eux, ajoutant que les corps « étaient empilés les uns sur les autres dans la zone des sanitaires, comme des détritus ». A l’extérieur de l’établissement, des familles angoisses en quête de nouvelles d'un proche s’étaient massées près du centre où des forces antiémeutes avaient pris position.
Leur douleur a ensuite explosé quand un porte-parole s'est adressé a elles, énonçant la longue et terrible litanie des noms des victimes. D’autres étaient encore dans l’expectative, comme Luciano Pelaez, un maçon de 66 ans venu chercher des nouvelles devant la morgue : « Nous sommes en colère, furieux. On ne sait pas si notre proche est mort. C'est inacceptable que ce genre de chose continue de se produire ». L'Etat de Guerrero, qui se trouve sur la côte Pacifique du Mexique, est l'un des plus pauvres du pays et enregistre l'un des taux d'homicides les plus élevés. Dans la ville portuaire d'Acapulco, pourtant une destination touristique de renommée mondiale, les assassinats sont ainsi désormais presque quotidiens, sur fond de lutte entre bandes armées.
Ce genre de mutinerie sanglante n’est hélas pas une première au Mexique, dont le système pénitentiaire, surpeuplé et souvent contrôlé par des groupes criminels, avait déjà fait l’objet de fortes critiques en janvier dernier après une violente mutinerie dans une prison de Monterrey où 49 détenus avaient trouvé la mort. Les autorités avaient alors reconnu qu'un cartel faisait régner la loi dans la prison de Topo Chico, à Monterrey, où étaient incarcérés 3 800 détenus, surveillés par une centaine de gardiens seulement.