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Conclusion d'un énorme accord de libre-échange entre le Japon et l'Union européenne

le Quotidien du Peuple en ligne | 08.07.2017 10h29

Il y a trente ans, Donald Trump avait prononcé ce qui est aujourd'hui largement considéré comme le premier discours de campagne de sa carrière, critiquant un pays qu'il accusait alors d'être le premier s'agissant de tromper les États-Unis en matière de commerce : le Japon. Mais le jeudi 6 juillet, le Japon a donné un signal fort de son respect d'un système commercial mondial fondé sur des règles, en s'éloignant d'un accord commercial défaillant avec les États-Unis pour conclure un nouveau pacte historique avec l'Union européenne. Les dirigeants du Japon et de l'Union européenne ont en effet annoncé jeudi leur accord sur les grandes lignes d'un accord commercial qui couvrirait près de 30% de l'économie mondiale, 10% de la population mondiale et 40% du commerce mondial.

Si les pays concernés en acceptent les termes, l'accord créera un bloc commercial à peu près identique à celui établi par l'Accord de libre-échange nord-américain, un accord signé en 1994 entre les États-Unis, le Mexique et le Canada. À la veille de l'ouverture du sommet des leaders mondiaux du G20 à Hambourg, cette annonce a sonné comme une sorte de réprimande calculée adressée à la fois aux États-Unis, qui ont rejeté des accords commerciaux mondiaux en faveur de politiques plus protectionnistes sous la présidence Trump et à la Grande-Bretagne, qui a voté pour quitter l'Union européenne l'année dernière. Shinzo Abe, le Premier ministre du Japon, a salué l'annonce comme « la naissance de la plus grande zone économique industrielle avancée du monde ».

« Le Japon et l'Union européenne vont hisser le drapeau du libre-échange face aux tendances protectionnistes », a déclaré M. Abe lors d'une conférence de presse jeudi. Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, a de son côté souligné que l'accord « montre que nous éloigner du monde n'est bon ni pour les entreprises, ni pour l'économie mondiale, ni pour les travailleurs. En ce qui nous concerne, il n'y a pas de protection dans le protectionnisme ». L'accord devrait amener à la réduction des barrières commerciales pour un large éventail de produits, comme le porc, le vin, le fromage et les automobiles. Le pacte protégerait également ce qu'on appelle les « indications géographiques », des produits qui tirent leur identité en étant des produits provenant uniquement d'une région spécifique, comme le champagne français ou le parmesan italien.

Dans une conférence de presse qui a eu lieu jeudi, M. Juncker a précisé que plus de 90% des exportations européennes vers le Japon bénéficieraient de termes d'échange plus libres dans le cadre de l'accord. Le pacte constituerait en revanche un coup sévère pour les producteurs américains de ces produits, en rendant les produits manufacturés aux États-Unis relativement plus chers et moins compétitifs sur les marchés majeurs que sont le Japon et l'Europe. Les discussions sur l'accord ont duré plus de quatre ans, en partie parce que le Japon était plus concentré sur le partenariat Trans-pacifique, un accord commercial de 12 pays qui comprenait les États-Unis. Mais après l'élection de Donald Trump l'année dernière, les négociations entre le Japon et l'Europe se sont accélérées.

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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