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France : une rencontre attendue entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine

Xinhua | 29.05.2017 10h21

En visite lundi en France à l'occasion de l'exposition marquant le 300e anniversaire de l'ouverture de l'ambassade de Russie à Paris, le président russe Vladimir Poutine sera reçu par son homologue français, Emmanuel Macron. Une rencontre tant attendue qui permettra d'aplanir certaines divergences et ainsi de relancer les relations parfois tendues entre les deux pays.

Il s'agit d'une occasion pour les deux chefs d'Etat de relancer les relations bilatérales, qui se sont détériorées ces dernières années. En cause, la crise ukrainienne et la guerre en Syrie. Sur le dernier point, la France et la Russie ont des positions divergentes, le premier reprochant au second son alliance avec le président syrien Bachar al-Assad, dont Paris réclame le départ du pouvoir afin d'aboutir à une issue politique du conflit.

Face aux accusations de "complicité de crime de guerre" en Syrie, le président russe a répliqué en décembre 2016, accusant à son tour les Occidentaux d'être responsables de la crise syrienne : "Je suis intimement convaincu que nos partenaires occidentaux, les Etats-Unis et leurs alliés, dont les principaux pays européens, portent une partie de la responsabilité pour ce qu'il se passe dans la région [du Moyen-Orient] en général et en Syrie en particulier", avait déclaré le président russe sur TF1.

La tension entre les deux pays est montée d'un cran, notamment après l'offensive russe à Alep pour permettre au régime de Bachar al-Assad de reprendre cette ville aux mains des rebelles. Le président Poutine avait annulé en octobre 2016 sa visite en France pour l'inauguration d'un centre culturel et spirituel orthodoxe russe, après que le président Hollande a déclaré à la presse "se poser la question" sur l'accueil à réserver au président Poutine.

La crise ukrainienne est le second point de divergence entre Paris et Moscou. La France, dans le cadre de l'Union européenne (UE), exige la mise en œuvre des accords de Minsk pour la levée des sanctions décidées par l'UE en 2014 après l'annexion de la Crimée. En attendant la rencontre décisive entre les présidents Poutine et Macron, chaque camp semble défendre sa position initiale.

Cette visite "nous donne une occasion de parler franchement et d'avoir une meilleure idée l'un de l'autre, de mieux sentir les nuances de la position de l'autre", a déclaré vendredi à la presse le conseiller du Kremlin, Iouri Ouchakov. Selon M. Ouchakov, cette rencontre vise avant tout à "faire connaissance et discuter des enjeux actuels de la situation internationale".

Les proches du président Macron signalent qu'une rencontre n'est pas synonyme d'alignement. "Dialoguer, ce n'est pas s'aligner et je crois, qu'au contraire, c'est un signe de voir le président Poutine venir en France, demander à rencontrer Emmanuel Macron, et de travailler avec lui", a déclaré vendredi le porte-parole du gouvernement français Christophe Castaner, sur France Info.

Le porte-parole assure que le président défendra l'intérêt de la France lors de cette première rencontre avec son homologue russe. Le nouveau président français ne cache pas ses divergences avec Vladimir Poutine : "Nous n'avons pas les mêmes valeurs et pas les mêmes priorités", avait indiqué le candidat Macron lors du débat télévisé du premier tour, reconnaissant toutefois que la Russie reste un partenaire de la France.

Dans une lettre de félicitations adressée au nouveau président français, au lendemain de son élection, M. Poutine l'avait invité à "surmonter la méfiance mutuelle et unir nos forces pour assurer la stabilité et la sécurité internationales", dans un contexte de menace "croissante du terrorisme et de l'extrémisme violent".

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Wei SHAN)
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