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Le libéral Moon Jae-in élu nouveau Président de Corée du Sud

le Quotidien du Peuple en ligne | 10.05.2017 09h09

Les Sud-Coréens ont élu un nouveau Président plutôt méfiant envers les États-Unis et qui veut favoriser un réchauffement des liens avec la Corée du Nord, ouvrant un chapitre nouveau et potentiellement difficile des relations avec Washington. Moon Jae-in, le candidat du Parti démocratique libéral, a décroché la victoire mardi soir après avoir obtenu une avance décisive. Alors que 65% des votes avaient été décomptés, il avait en effet obtenu 39,6%. Ses rivaux les plus proches, le conservateur Hong Joon-pyo et le centriste Ahn Cheol-soo, ont obteny 26% et 21% respectivement. L'un et l'autre ont reconnu leur défaite alors même que les votes étaient toujours décomptés.

« À partir de demain, je serai votre président », a déclaré M. Moon à la foule de supporters rassemblés sur Gwanghwamun Plaza, la place centrale de Séoul, où des centaines de milliers de Sud-Coréens ont manifesté à la lumière des bougies contre l'ancien présidente Park Geun-hye, menant à son procès et déclenchant l'élection du mardi. « Je deviendrai le président de tous, même de ceux qui ne m'ont pas soutenu », a déclaré M. Moon, qui avait perdu face à Mme Park lors des élections présidentielles de 2012. Sa victoire met fin à près d'une décennie de domination conservatrice en Corée du Sud et à l'approche dure envers la Corée du Nord qui avait vu Séoul marcher main dans la main avec Washington.

Alors que l'administration Trump appelle à une « pression maximale » sur la Corée du Nord, la Corée du Sud s'est donnée un président qui s'est engagé à reprendre les engagements avec le Nord -notamment la réouverture d'un parc industriel que l'administration précédente estimait qu'il revenait à financer le régime de Pyongyang. Les analystes estiment néanmoins que M. Moon, un ancien avocat des droits de l'homme âgé de 64 ans, pourrait se montrer plus prudent et plus pragmatique une fois au pouvoir, ce qui réduirait aussi les risques de rupture gtrave avec les États-Unis, même si le ton des relations change. « Nous avons toujours l'alliance, et la Corée du Nord possède toujours des armes nucléaires. Aucune de ces choses n'a changé », a déclaré James Kim, expert en relations internationales à l'Institut Asan pour les études politiques à Séoul, se référant à l'alliance de sécurité vieille de 60 ans entre la Corée du Sud et les États-Unis. « Il y a une raison pour laquelle nous avons cette alliance, et ces choses sont très difficiles à modifier. Cela ne peut pas être fait par un individu simplement parce qu'il le veut », a-t-il souligné.

Après le bouleversement des six derniers mois, les attentes envers le prochain président sont également élevées. À un électorat exaspéré par la corruption que le scandale Park a révélé, M. Moon a promis d'améliorer la transparence dans les nominations gouvernementales et de renforcer les règlements sur les conglomérats qui dominent les entreprises en Corée du Sud. Les électeurs étaient également préoccupés par l'économie anémique et l'écart croissant entre les riches et les pauvres. M. Moon a promis de mettre en place un énorme plan de relance, de créer 810 000 postes dans le secteur public et de réduire les longues heures de travail. Mais tout cela sera difficile à réaliser, d'autant plus que le parti de M. Moon ne détient pas une majorité à l'Assemblée nationale. Les démocrates ne disposent en effet que de 119 sièges sur 299 au parlement et les élections générales ne sont prévues qu'en 2020.

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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