Dernière mise à jour à 13h46 le 09/05
Selon des responsables américains et afghans, le chef de l'État islamique en Afghanistan -accusé d'être le cerveau derrière plusieurs attaques majeures, dont une attaque contre un hôpital militaire qui avait fait au moins 50 morts- a été tué. Abdul Hasib, dont le groupe est affilié à l'État islamique en Irak et en Syrie, a été tué le mois dernier lors d'un raid ciblé par des forces spéciales dans la province orientale de Nangarhar, a déclaré dans un communiqué le palais présidentiel à Kaboul. « Il avait ordonné l'attaque contre un hôpital de 400 lits à Kaboul, qui avait entraîné la mort et les blessures de plusieurs compatriotes, et de femmes », a encore précisé le communiqué.
« Le gouvernement afghan s'est engagé à poursuivre ses opérations contre Daech et d'autres groupes terroristes jusqu'à ce qu'ils soient anéantis », a-t-il ajouté, en utilisant l'autre nom de l'État islamique. Le commandant de l'OTAN en Afghanistan Le général John Nicholson a confirmé la mort d'Hasib et a prévenu que « tout membre de l'État islamique qui vient en Afghanistan connaitra le même sort ». Ayant émergé pour la première fois en 2015, la filiale locale de l'État islamique en Afghanistan s'est étendu sur une grande partie des provinces de Nangarhar et de Kunar, près de la frontière du Pakistan, mais leur part dans le conflit afghan a été largement éclipsée par les opérations contre les Talibans.
Le groupe a revendiqué la responsabilité d'une série d'attaques sanglantes, dont un raid particulièrement audacieux contre le plus grand hôpital militaire d'Afghanistan en mars, lorsque des hommes armés habillés en médecins ont pris d'assaut les installations fortement gardées et ont jeté des grenades dans des bâtiments bondés. Selon les Forces américaines en Afghanistan, la présence de l'État islamique local a atteint un maximum situé entre 2 500 et 3 000 hommes, mais les défections et les dernières pertes sur le champ de bataille ont réduit leur nombre à un maximum de 800. Le mois dernier, les États-Unis avaient largué leur plus grande bombe non nucléaire sur les caches du groupe djihadiste dans l'Est de l'Afghanistan, provoquant de colossales ondes de choc. Selon le Ministère afghan de la défense, la GB-43/B Massive Ordnance Air Blast, plus couramment surnommée « Mother of All Bombs », a tué au moins 95 djihadistes.
Après une réduction régulière des effectifs des troupes américaines depuis 2011, les commandants militaires américains disent avoir besoin de renforcer le nombre d'hommes sur le terrain pour mieux soutenir les forces afghanes et aider à reprendre le territoire perdu aux Talibans, considérés comme une menace plus importante que l'État islamique. Selon les médias américains, le Pentagone devrait demander de 3 000 à 5 000 soldats supplémentaires, principalement pour conseiller et former des militaires et des policiers afghans. Les troupes américaines en Afghanistan comptent environ 8 400 hommes aujourd'hui, et 5 000 autres des alliés de l'OTAN, qui sont également là à titre de conseillers. Ces chiffres sont loin de la présence américaine de plus de 100 000 hommes il y a six ans, et l'armée afghane lutte depuis pour combler ce vide dans le contexte d'une insurrection taliban sans merci.