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L'armée turque se prépare à entrer dans la province syrienne d'Idleb

Xinhua | 08.05.2017 08h22

L'armée turque se prépare à entrer dans la province d'Idleb (nord-ouest de la Syrie) dans le cadre de l'accord sur la création de "zones de désescalade" conclu avec la Russie et l'Iran, affirme samedi la chaîne panarabe Al-Mayadine qui cite des "militants".

Selon elle, les forces turques ont adressé un message aux factions armées présentes dans cette province les informant de leur arrivée dans les zones frontalières. Dans un "avertissement de sécurité", elles leur demandent de ne pas les considérer comme une force d'occupation et de ne pas résister.

Ce message, transmis par un émissaire turc qui s'est rendu auprès des chefs locaux des groupes rebelles, précise que "les forces turques se déploieront temporairement dans un premier temps dans les villages frontaliers avec des véhicules blindés et des fantassins". En vertu de l'accord conclu cette semaine à Astana (Kazakhstan), aucun avion russe ou syrien ne devrait survoler ce territoire.

Des travaux seront par ailleurs entrepris pour réparer les réseaux d'eau courante et d'électricité, ainsi que les infrastructures de la région, d'après ce document.

A propos de la présence du Front Fatah al-Cham (ex-Front Nosra), qui n'est pas inclus dans l'accord de trêve, le texte laisse entendre que l'armée turque n'attaquera pas le groupe classé comme terroriste, mais essaiera de résoudre "diplomatiquement" la situation en le poussant à lui céder ses positions et à évacuer la province.

Un ancien officier syrien passé dans la rébellion, que cite Al-Mayadine, confirme que la Turquie s'apprête à entrer dans la province d'Idleb pour y installer des bases. Selon la chaîne, la tension est montée dans la région vendredi à l'annonce de la concentration de troupes turques de l'autre côté de la frontière.

Les "zones de désescalade" prévues par l'accord d'Astana sont entrées en vigueur samedi à 0h en plusieurs endroits de Syrie. Cet accord a été conclu jeudi soir dans la capitale kazakhe entre la Russie, l'Iran et la Turquie afin de ramener le calme dans ce pays frappé par la guerre civile depuis 2011.

Le texte prévoit un arrêt des combats entre forces gouvernementales et opposition pour une durée de six mois dans au moins quatre zones : la province d'Idleb (nord-ouest), la province de Homs (centre), la région de la Ghouta orientale près de Damas, ainsi que les provinces de Kouneitra et de Deraa (sud).

D'ici le 4 juin, les parrains de l'accord devront avoir défini le tracé exact de ces zones, selon le ministère russe de la Défense. Comme les précédentes trêves, cet accord exclut les groupes terroristes tels que l'Etat islamique et le Front Fatah al-Cham.

Si cet accord a été accepté par les autorités de Damas et salué par l'émissaire onusien Staffan de Mistura, qui a dit y voir "un important pas en avant dans la bonne direction", certains opposants syriens l'ont dénoncé, estimant qu'il menaçait l'intégrité territoriale du pays.

(Rédacteurs :Qian HE, Guangqi CUI)
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