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Venezuela : violentes manifestations contre le gouvernement, au moins trois morts

le Quotidien du Peuple en ligne | 21.04.2017 09h32

Au moins trois personnes ont été tuées mercredi au Venezuela lors des affrontements violents qui ont marqué la marche massive organisée par les leaders de l'opposition à l'occasion de la fête nationale commémorant le début de la lutte contre l'Espagne pour l'indépendance du pays. Quelques heures après le début de marches opposées de l'opposition et des partisans du Président Maduro, le gouvernement vénézuélien a déclaré qu'il avait lancé une enquête après qu'un jeune homme de 17 ans ait été atteint à la tête pendant la marche à Caracas. L'adolescent, plus tard identifié comme un certain Carlos Moreno, est décédé lors d'une opération chirurgicale, a déclaré à CNN un représentant de l'hôpital. Selon sa sœur Alejandra, Carlos, un étudiant de l'Université centrale vénézuélienne de Caracas ne participait pas aux manifestations et se rendait à un match de football quand il a été touché.

La vidéo publiée dans les médias sociaux a montré un jeune homme sur le sol dans le quartier de San Bernardino, une mare de sang près de sa tête, et entouré de manifestants. On y entend une femme hurler : « Ils l'ont tué ! ». Le gouvernement a également annoncé plus tard qu'il enquêtait aussi sur la mort de Paola Andreina Ramírez Gómez, 23 ans, sur la place San Carlos à San Cristóbal, dans l’État de Tachira, tuée d'une balle en pleine poitrine. Un troisième décès a été déploré, celui d'un sergent de la garde nationale vénézuélienne, Domingoar Jose San Clemente Barrios, abattu lors des manifestations de mercredi soir. Un deuxième gardien a été blessé par balle, ont indiqué les responsables. Les deux hommes ont été touchés lors de « manifestations violentes » dans la municipalité de Los Salias, au Sud de la capitale nationale, selon Saab. Le parquet a demandé une enquête sur ces tirs.

Le Président Maduro, qui, avec ses partisans avait appelé à une contre-marche, avait déployé les forces armées vénézuéliennes dans les rues dimanche soir dans un contexte de tensions croissantes. Les marches de mercredi ont souligné l'élargissement des fissures politiques dans le pays, où l'opposition accuse le chef de l’État de mettre en place une véritable dictature depuis les dernières années. Le gouvernement a bloqué à maintes reprises toute tentative de l'opposition pour chasser le Président Maduro du pouvoir par un vote référendaire. Il a également retardé les élections locales et d’État. Les partisans du gouvernement et les forces de sécurité ont réussi mercredi à empêcher les manifestants d'atteindre certaines parties de la ville. Tout au long de la journée, des canons à eau et des bombes de gaz lacrymogènes ont été utilisés contre les manifestants de l'opposition.

Le dernier vote qui a eu lieu au Venezuela, les élections législatives de 2015, ont donné à l'opposition une majorité. Mais, le 29 mars, la Cour suprême vénézuélienne a dissous le Parlement, en transférant tous ses pouvoirs législatifs. En supprimant le pouvoir législatif contrôlé par l'opposition, cette décision signifiait effectivement que les deux autres branches du gouvernement vénézuélien étaient désormais contrôlées par le Parti socialiste uni au pouvoir. L'opposition a été scandalisée et crié au coup d’État. La décision a été invalidée trois jours plus tard, mais à cette époque, des manifestations, sanglantes avaient déjà éclaté, faisant 6 morts et d'innombrables blessés, dont de nombreux journalistes.

Cela n'a pas empêché le Président Maduro, 54 ans, de rester ferme. Au lieu de prendre des mesures pour réduire les tensions avec l'opposition, il a adopté un ton de confrontation avec les membres de l'opposition et les manifestants, qu'il qualifie de « vandales et terroristes ». Le chômage, quant à lui, devrait dépasser 25% cette année, pouvant aller jusqu'à 28% l'année prochaine. Il était de 7,4% en 2015. L'économie du Venezuela a reculé de 18% l'année dernière, sa troisième année de récession, et les prévisions pour cette année ne sont guère optimistes. Les pénuries alimentaires que connait le pays se sont également aggravées au cours des deux dernières années. Les vénézuéliens doivent ainsi survivre des semaines, dans certains cas, des mois, sans produits de base comme le lait, les œufs, la farine, le savon et le papier toilette, et quand il y a de la nourriture et de l'eau sur les étagères, les prix sont si élevés que peu de Vénézuéliens peuvent se le permettre. Le système médical est également en ruines, à tel point que le Venezuela a récemment demandé aux Nations Unies de l'aider à soulager les graves pénuries de médicaments dans le pays.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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