Dernière mise à jour à 08h32 le 03/03
Le ministre américain de la Justice Jeff Sessions, alors simple sénateur républicain, a eu deux entretiens l'an dernier avec l'ambassadeur de Russie, Sergueï Kisliak, lors de la campagne électorale qui a vu la victoire de Donald Trump, ce qu'il a dissimulé lors de sa confirmation devant le Sénat, rapporte mercredi la presse américaine.
Selon celle-ci, M. Sessions s'est entretenu par téléphone avec le diplomate russe en septembre dernier.
Deux mois plus tôt, ils ont eu un entretien informel en marge d'une conférence du think tank Heritage Foundation, où se trouvaient une cinquantaine d'ambassadeurs, a confirmé à la presse Sara Isgur Flores, la porte-parole de M. Sessions.
Pour elle, il ne s'est agi que d'une conversation "brève et informelle", expliquant qu'en tant que membre à l'époque de la commission de la Défense du Sénat, il était appelé à rencontrer régulièrement des ambassadeurs. Elle a ainsi cité plus de 25 conversations de ce genre en 2016.
Mme Flores a assuré que M. Sessions, par ailleurs ancien conseiller de campagne de Donald Trump, n'avait cherché à tromper personne en déclarant lors de son audition devant le Sénat qu'il n'avait pas eu de contacts avec Moscou.
A cette occasion, Jeff Sessions avait été interrogé sur le fait de savoir ce qu'il ferait s'il apprenait qu'un membre de la campagne Trump avait eu des contacts avec des responsables russes avant l'élection, il avait répondu : "Je ne suis au courant d'aucune activité de la sorte (...) Je n'ai eu aucune communication avec les Russes".
Des responsables au ministère de la Justice ont indiqué que M. Sessions n'avait pas jugé ses échanges avec M. Kisliak comme pertinents lorsqu'il a été interrogé à ce sujet et qu'il ne se souvenait pas en détail de leur teneur.
Le FBI cherche à savoir si d'éventuels contacts ont eu lieu entre l'entourage de campagne de Donald Trump et des responsables russes avant l'élection de novembre dernier.
Le sénateur républicain Lindsey Graham a estimé mercredi soir que si le FBI venait à déterminer que Jeff Sessions a eu des contacts illégaux avec la Russie pendant la campagne électorale, il devrait alors se récuser de l'éventuelle décision d'ouvrir une enquête sur ce sujet.
Le démocrate Elijah Cummings, membre de la commission du Contrôle et de la Réforme gouvernementale, est allé plus loin en l'appelant à démissionner.
Michael Flynn, le premier conseiller à la sécurité nationale de M. Trump, avait dû démissionner le mois dernier après qu'on eut découvert qu'il avait discuté en décembre dernier avec M. Kisliak des sanctions américaines contre la Russie et menti à ce sujet au vice-président Mike Pence.