Dernière mise à jour à 08h43 le 11/10
L'USS Mason, cible de tirs de missiles. |
Selon un porte-parole du Pentagone, deux missiles ont été tirés dimanche vers un navire de guerre américain au large des côtes du Yémen, mais ils ont manqué leur cible et touché l'eau à la place. Les missiles ont été tirés sur l'USS Mason à partir du territoire contrôlé par les Houthi dans le Yémen déchiré par la guerre, a précisé le capitaine Jeff Davis, ajoutant que le destroyer lance-missiles a déployé « des mesures défensives à bord » et n'a pas été touché. De leur côté, les Houthis -un groupe chiite minoritaire qui a pris le contrôle d'une grande partie du Yémen, dont la capitale- ont démenti lundi que leurs forces avaient visé le navire de guerre américain.
D'après un responsable de la défense américain, l'USS Mason se trouvait dans les eaux internationales à plus de 12 miles nautiques (22 km) au large des côtes, à l'extrémité Sud de la mer Rouge, au nord du détroit de Bab el-Mandeb. Les deux missiles ont été lancés l'un après l'autre en l'espace de 60 minutes, a précisé le capitaine Davis. « Nos évaluations nous laissent penser que les missiles ont été lancés à partir du territoire contrôlé par les Houthi au Yémen. Les États-Unis restent déterminés à assurer la liberté de navigation partout dans le monde, et nous continuerons à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité de nos navires et de nos militaires », a-t-il dit. Selon un responsable militaire Houti, les rapports accusant ce groupe étaient destinés à couvrir une frappe aérienne « odieuse » de la coalition dirigée par l'Arabie Saoudite samedi dans la capitale, Sanaa, dont les responsables disent qu'elle a tué au moins 155 personnes.
Washington soutient la coalition dirigée par l'Arabie Saoudite, dont le but est d'empêcher les rebelles Houthi alliés avec l'Iran et les forces fidèles au président déchu Ali Abdullah Saleh de prendre le pouvoir au Yémen. Mais, samedi, les Etats-Unis ont dit qu'ils pourraient réévaluer leur soutien après le raid aérien mortel. La coalition dirigée par l'Arabie, impliquant plusieurs pays arabes, a commencé une campagne militaire au Yémen en mars 2015 après que les Houthis aient chassé le gouvernement soutenu par les Etats-Unis, dirigé par le président Abdu Rabbu Mansour Hadi, et repris Sanaa.
La crise rapidement dégénéré en une guerre à plusieurs côtés, qui a permis à Al-Qaïda et l'Etat islamique -d'autres ennemis des Houthis- à se renforcer au milieu du chaos. Selon les Nations Unies, le conflit a déjà tué environ 10.000 Yéménites, et des millions ont besoin d'aide. Depuis l'échec des pourparlers de paix au Koweït en août, la coalition a intensifié les frappes aériennes, en dépit des critiques des groupes de défense des droits de l'homme, selon lesquels les bombardements sont faits de façon aveugle et pourraient constituer des crimes de guerre. Les attaques ont souvent frappé des cibles civiles avec des résultats dévastateurs.