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Des chars turcs sont entrés dans l'Ouest de la Syrie pour affronter l'État islamique

le Quotidien du Peuple en ligne | 26.08.2016 09h22

Une force combinée de quelque 20 chars turcs, ainsi que 500 soldats de l'Armée syrienne libre et un appui et l'armée de l'air et de forces spéciales américaines, est entrée mercredi en Syrie par la frontière Ouest pour expulser État islamique de la ville de Jarabulus, sur les rives de l'Euphrate. A la fin de la journée, ils avaient pris la ville, privant l'État islamique de ce qui était son dernier bastion le long de la frontière turque et l'une de ses lignes de ravitaillement principales. Le raid sur Jarabulus a cependant des implications stratégiques plus larges, certains se demandant si le but de l'opération était bien de lutter contre le terrorisme islamique ou de profiter de l'occasion pour mettre des bâtons dans les roues aux forces kurdes qui jusqu'à présent ont été le meilleur allié des Etats-Unis dans cette lutte.

Jusqu'à présent, il semble que ce soit plutôt ce dernier objectif. Bien que l'incursion soit intervenue quelques jours après qu'un attentat suicide de l'Etat islamique ait tué 54 personnes lors d'un mariage dans la ville turque de Gaziantep, le calendrier d'Ankara semble avoir été dicté par ses craintes que les forces kurdes de l'YPG soutenues par les Etats-Unis ne traversent l'Euphrate et capturent Jarabulus avant. Le Président turc Recep Tayyip Erdogan estime que le YPG est, sur la base de ses liens présumés avec le Parti des travailleurs du Kurdistan, ou PKK, un groupe terroriste. Recep Tayyip Erdogan mène une guerre peu médiatisée de « liquidation » dans le Sud-est de la Turquie et utilise régulièrement l'artillerie pour attaquer l'YPG.

Quel que soit l'avis du Président turc, il n'en reste pas moins certain que les forces kurdes ont été jusqu'à présent l'allié le plus efficace de Washington dans la lutte contre l'État islamique en Syrie. Ses combattants, des Kurdes, mais aussi des Arabes et des Yézidis, assurent l'essentiel des combats. Sans eux, l'Etat islamique se serait emparé depuis longtemps du Nord de la Syrie, ce qui poserait un risque plus grand encore pour la Turquie.

Néanmoins, selon des sources proche de l'armée turque, « L'objectif de l'opération était d'assurer la sécurité à la frontière et l'intégrité territoriale de la Syrie tout en soutenant la coalition emmenée par les Etats-Unis dans son combat contre l'Etat islamique », une information confirmée par la suite le Président Recep Tayyip Erdogan. L'intervention militaire de la Turquie en Syrie a été condamnée dans la journée par le Ministère syrien des affaires étrangères, qui l'a qualifiée de « violation flagrante » de la souveraineté du pays.

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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