Dernière mise à jour à 11h07 le 03/06
Le secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires, Stephen O'Brien, s'est inquiété jeudi du sort de dizaines de milliers de civils pris dans les combats intenses opposant depuis plusieurs jours les forces du gouvernement à Daech, à environ 70 kilomètres à l'ouest de Bagdad.
"Je suis profondément préoccupé par le sort des civils pris au piège dans la ville irakienne assiégée de Falloujah, où une opération militaire majeure [du gouvernement] contre Daech est en cours", a déclaré M. O'Brien.
Il a indiqué qu'environ 50.000 civils, dont au moins 20.000 enfants, sont actuellement dans l'incapacité de quitter la ville et font face à une pénurie de nourriture, d'eau potable et de médicaments.
"Au cours des deux dernières semaines, près de 5.000 personnes ont réussi à partir", a-t-il toutefois indiqué, tout en mettant l'accent sur le trajet risqué et pénible que des centaines d'entre eux ont eu à endurer à pied, sous de fortes chaleurs, pour se mettre en sécurité.
Le secrétaire général adjoint a par ailleurs ajouté que l'ONU et ses partenaires disposaient d'informations alarmantes faisant état d'un grand nombre de victimes parmi les civils demeurant à Falloujah, en raison des bombardements, mais aussi des centaines de familles utilisées comme boucliers humains par Daech et des enfants risquant d'être recrutés de force ou séparés de leurs familles.
M. O'Brien a appelé les parties à autoriser tous les civils de Falloujah à se mettre en sécurité, soulignant que les personnes parvenant à fuir devaient pouvoir bénéficier d'une aide et d'une protection, conformément au droit international humanitaire et des droits humains.
Pour accueillir les personnes en fuite, le gouvernement irakien et les partenaires humanitaires ont mis en place des camps dans le district d'Ameriyat al-Falloujah, a-t-il ajouté, soulignant que les autorités aidaient actuellement l'ONU à y transporter les familles.
"Nous et nos partenaires faisons tout notre possible pour intensifier notre aide. Il est essentiel que les travailleurs humanitaires aient un accès garanti, sécurisé et sans entraves à cet environnement fluide et dangereux", a dit le secrétaire général adjoint, précisant que 10 millions de personnes ont aujourd'hui besoin d'une aide humanitaire à travers le pays, en plus des trois millions vivant dans des zones sous le contrôle de Daech.