Dernière mise à jour à 16h11 le 03/05
La préfecture de police de Paris a décidé lundi la limitation de la durée des activités liées au rassemblement "Nuit debout", suite aux violents heurts survenus dimanche dernier à la place de la République entre "casseurs" et forces de l'ordre. Une décision qui intervient au moment où des voix se lèvent pour demander l'interdiction de l'occupation de la place de la République.
Les activités "liées ou générées" par le rassemblement "Nuit debout" sont interdites au-delà de 22h00 par un arrêté de la préfecture de police.
Il s'agit notamment de la "diffusion de musiques et de bruits par tous moyens sonores", indique dans un communiqué la préfecture de police.
La détention et le transport sur la voie publique de "tous objets susceptibles de constituer une arme (...) ou pouvant servir de projectile présentant un danger pour la sécurité des personnes, en particulier les bouteilles en verre", sont également interdits.
De même que "la consommation de boissons alcooliques sur la voie publique, la vente à emporter de boissons alcooliques et le stationnement de véhicules utilitaires légers".
La préfecture de police explique la prise de ces nouvelles dispositions par les heurts violents survenus dimanche dernier à la place de la République. "Comme les organisateurs n'assurent pas eux-mêmes complètement ses méthodes de contrôle, j'ai pris un arrêté interdisant au-delà de 22h00 les nuisances sonores et la présence de matériels sur la place de la République, c'est un élément supplémentaire dans l'encadrement de ses rassemblements", a expliqué lundi le préfet de police de Paris, Michel Cadot, lors de sa conférence de presse.
Le rassemblement "Nuit debout" a été interrompu dimanche dernier à la suite d'un violent affrontement entre de jeunes militants radicaux et la police, affrontement qui s'est soldé par une dizaine d'interpellation, par l'évacuation de la place de la République et par la destruction de biens publics, notamment l'entrée du "métro République", qui a été incendiée par des jeunes "casseurs".
Les rassemblements nocturnes du mouvement "Nuit debout" à la place de la République sont souvent émaillés d'incidents. Des débordements de plus en plus condamnés à la fois par les autorités et les riverains. Ce fut par exemple le cas à la mi-avril, quand la maire de Paris Anne Hidalgo et ses collègues du IIIe, Xe et XIe arrondissements ont dénoncé dans un communiqué les dégradations de mobilier urbain survenues en marge du mouvement "Nuit debout".
"S'il est légitime de rêver d'un autre monde, il ne l'est pas de dégrader celui-ci (...) La place de la République comporte aussi un grand nombre de riverains qui doivent être préservés, comme tous les Parisiens du tapage nocturne. Les commerçants doivent également pouvoir y poursuivre leur activité", avait indiqué le communiqué des maires.
Ou encore l'ancien Premier ministre François Fillon, qui s'est dit "profondément choqué qu'on ait d'un côté l'état d'urgence et que de l'autre, on tolère ce type de rassemblement. Il y a une incohérence totale à maintenir l'état d'urgence et à laisser Notre-Dame-des-Landes occupée par des zadistes et la place de la République par Nuit debout", avait expliqué M. Fillon sur Europe1.
Après les heurts de dimanche dernier, les voix se lèvent à nouveau pour réclamer l'interdiction de l'occupation de la place de la République. "Je demande au gouvernement d'interdire l'occupation de la place de la République parce que s'il y a un droit à manifester, il n'y a pas de droit à squatter des places à Paris, et il y a aussi le droit à la quiétude des riverains. L'Etat de droit n'est pas le droit de tout casser ou d'affronter les forces de l'ordre", a déclaré lundi sur RMC le député républicain Thierry Solère.