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Les Etats-Unis enlisés davantage dans la guerre anti-terroriste cinq ans après la mort d'Oussama Ben Laden

Xinhua | 03.05.2016 11h18

Cinq ans après que les forces spéciales américaines ont tué Oussama Ben Laden au Pakistan, la menace posée par l'extrémisme violent est loin d'avoir disparu.

Bien que la mort de Ben Laden, survenue près de dix ans après les attentats d'al-Qaïda du 11 septembre 2011 contre les Etats-Unis, ait été qualifiée par le président américain Barack Obama comme "l'exploit le plus remarquable à ce jour" dans la lutte des Etats-Unis contre al-Qaïda, les efforts anti-terrorisme du pays dans l'ère post-Ben Laden se sont toutefois enlisés sur une autre ligne de front.

De l'Afrique de l'Ouest et du Nord à l'Asie du Sud, des groupes extrémistes ont successivement déclaré allégeance à al-Qaïda ou à l'Etat islamique (EI), un groupe autrefois affilié à al-Qaïda fondé après l'invasion américaine de l'Irak en 2003.

En outre, en décembre 2015, entre 27.000 et 31.000 personnes venant d'au moins 86 pays avaient voyagé en Syrie et en Irak pour rejoindre l'EI et d'autres groupes extrémistes violents, selon les données fournies par le Soufan Group, groupe de conseil sur la sécurité basé à New York.

Dans son rapport préliminaire intitulé "Les combattants étrangers en Syrie", publié en juin 2014, le Soufan Group a identifié environ 12.000 combattants étrangers issus de 81 pays différents.

"La hausse (en recrues étrangères) est une preuve que les efforts pour contenir le flux des recrues étrangères rejoignant des groupes extrémistes en Syrie et en Irak ont eu un impact limité", a déclaré le groupe de conseil dans son dernier rapport publié en décembre dernier.

Grâce aux technologies modernes de l'information, l'EI a également pu entrer en contact avec ses partisans à travers le monde pour les inciter à perpétrer des attaques de type "loup solitaire" dans leurs pays.

"Ceci est en quelque sorte une nouvelle normalité", a avoué l'an dernier le directeur du Bureau d'enquête fédéral américain (FBI) James Comey, après que dix personnes ont été arrêtées et inculpées pour préparation d'attentats inspirés par l'EI.

Faisant écho aux propos des responsables des forces de l'ordre et des services de renseignements, M. Obama avait également déclaré en décembre dernier que la menace terroriste avait déjà évolué dans une nouvelle phase où "les terroristes se tournent vers des actes de violence moins compliqués, comme des fusillades de masse, qui sont trop fréquents dans notre société", à la suite de la fusillade survenue dans le sud de la Californie qui avait coûté la vie à 14 personnes.

La résurgence de groupes extrémistes semble déroutante pour de nombreuses personnes, mais la cause fondamentale reste claire. Bien que l'objectif de la guerre lancée par les Etats-Unis soit d'éliminer le terrorisme, la peur et la haine que les "interventionnistes" étrangers ont alimenté au Moyen-Orient ont créé un terrain fertile pour le terrorisme extrémiste.

Le meilleur exemple de cela est la chute de la Libye dans le chaos et sa transformation en un autre foyer potentiel de terrorisme extrémiste après l'intervention militaire multinationale principalement organisée par la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton.

Appelant Mme Clinton "l'architecte en chef" de la politique américaine bâclée en Libye, le député républicain Peter Roskam a révélé en octobre dernier, lors d'une audience de haut-niveau sur l'attaque de Benghazi en 2012, que Mme Clinton avait insisté sur l'implication des Etats-Unis en Libye, et ce malgré les avertissements et l'opposition de hauts diplomates américains.

"Stephen Mull, alors secrétaire exécutif du département d'Etat) avait déclaré : 'Dans le cas de notre histoire diplomatique, lorsque nous avons fourni un soutien matériel ou militaire tactique aux personnes cherchant à destitué leurs dirigeants du pouvoir, peu importe la légitimité de leur cause, cela a eu tendance à produire des conséquences négatives nettes pour nos intérêts à long terme dans ces pays'", a cité M. Roskam des communications nouvellement acquises depuis un serveur privé de Mme Clinton.

"Ils (les hauts diplomates américains) ont voulu reculer, mais vous avez ignoré ces objections", a déclaré M. Roskam, ajoutant que le vice-président américain Joe Biden, le chef de la Défense d'alors Robert Gates, ainsi que le Conseil national de sécurité avaient également exprimé leur opposition aux actions militaires en Libye.

Malheureusement, Washington a prêté peu d'attention à l'exploration des causes profondes du terrorisme.

La guerre contre le terrorisme pourrait devenir sans fin si Washington ne parvient pas à éliminer les causes profondes du terrorisme et de l'extrémisme.

(Rédacteurs :Qian HE, Guangqi CUI)
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